
c’ eft là un fyftème part. Il ne s’ agit dans ce
moment que de l’Hypothe'fe du transport
lent des Mers d’Orient en Occident par les
caufes expliquées ; transport qui ne peut - être
confidéré que comme horizontal, jusqu’ à ce
qu’on ait allégué quelque caufe particulière
qui doive faire changer le niveau primitif. On
en a imaginé en effet, -& je les examinerai
dans la fuite ; mais i c i , je me renferme dans
l’examen des effets de cet unique mouvement
horizontal des eaux. Et je le fais d’autant
mieux, qu’ outre la clarté & la fureté qui ré-
fultent toujours de la féparation des objets
dans les recherches de tout genre, c’eft d’un
mouvement horizontal feul, qu’ont parlé les
Phyûciens qui ont attribué au transport de la
Mer d’Orient en Occident, les altérations arrivées
à la furface de notre Globe. Comment
donc l’Ocean, fans changer de niveau, découv
r i r a - t - i l, p o r te ra - t - il même à 7840 pieds
d’élévation au deffus de fa furface, l’ ouvrage
qu’ i f aura fait dans fon fein? 11 femble en vérité
que cette queftion n’ eft pas fe'rieufe. Cependant
je prie Y. M. de remarquer qu’ elle
nait immédiatement du fyftème, puisqu’il doit
expliquer la formation des Montagnes ; & que
parconféquent nous ne devons point la paffer
légèrement. Quand on l'a bien faille, on
poflëde en quelque forte un Talisman qui
fait difparoitre tous les ouvrages de l’ imagination
fur la Théorie de la Terre. Main-
Y
tenons l’Ocean au même niveau, jusqu’ à ce
qu’on nous dife ouvertement; l’Océan a du s’ab-
baiffer par telle caufe; & c’efl ainfi qu'il a abandonné
à 7840 pieds au deffus de fa furface actuelle,
ce fommet du G r e n i e r , où il s^efl trou-
vé des Cornes d’Ammon, Or comme on ne nous
le dit point dans le fyftème que j’examine ;
toute la furface de la Terre devroit avoir été
réduite au même niveau par une feule révolution
de l’Océan; & la formation de nos
Montagnes y devient inexplicable.
C’eft à quoi reviendront toujours toutes le®
réflexions qui me reftent à faire fer les fyftè-
mes de ce même genre. Cependant je n’en négligerai
point l’ examen; car c’eft un prineipe
fondamental à pofer dans la Cosmologie. Je
né fais comment il eft arrivé, que cette confi-
de'ration n’ait pas toujours été la bouffole de
ceux qui iè font embarqués dans ces recherches.
Il faut apparemment qu’ elle ne fe pré-:
fente pas à l’ eijorit aufli aifément que je l’ imagine
; & que je n’en fois fi pénétré, que parce
que depuis près de trente ans, elle me fert