
font loin de connoître où fe trouvent, & la
vérité & les vrais plaifirs!
Mais les difficultés rebutent. Il faut voyager,
& l’on craint les fraix: il faut palfer d’un
Pays à un autre, & l’on ne fait pas les Langues:
il faut.des direétions des fecours, & l’on
craint d’en manquer : il en coûte quelquefois de
la fatigue, & l’ on fe défie de fes forces: fur<
tout on imagine que le feul dédomagement à
tout cela, ne pourroit être que des découvertes;
& croyant qu’elles font rares, on fe décourage
& l’on refte chez foi ; „ parce qu’en-
„ fin” , dit - on, ,, on trouve des obfervations
„ dans les Livres” . Et voilà, comment on ne
fait presque que fe répéter les uns les autres,
& pourquoi la vraie Science avance fi peu.
Il eft une clafle particulière de perfonnes, qui
refte trop en arrière dans la connoiflance de
la Nature; elle fe trouve parmi ceux mêmes
qui fe plaifent à reeonnoître fon Auteur. On
a crié fort haut, que le langage de la Nature
eft contraire à l’ idée qu’ils chériffent. Ils ne
l’ont pas cru: mais ils fe font perfuadés, que
les phénomènes étaient équivoques, & qu’il
falloit puifer des argumens dans d’autres four-
ces: moyennant quoi les difficultés encore les
ont rebutés.
I Me blâmera - t - on fi je les encourage? Les
■Philofophes de toute Secte pourroient-ils
■trouyer mauvais, 5 que j’aie cherché à applanir
■es difficultés fur le: chemin des obfervations?
Ip ’eft là une des fourees de digreiïïons; dans môn
■Ouvrage. Toutes ces difficultés ne font rien,
■lès qu’on les affronte ; & il me , fembloit in r ,
'téreffant de le prouver. Je crois donc avoir
fait quelque chofe pour la Science, en monr
rrant qu’il eft aifé de vaincre les obftaclcs ;
Rue mille plaifirs accompagnent les difficultés;
Rue l’Homme trouve chez lui beaucoup de for-
b|es, dès qu’il tente d’en faire ufage; qu’il
Reut compter certainement que fes femblables
Rendront partout du plaifir à l’aider ; : que dès
R u ’ ime fois on a éprouvé toutes ces res-
iources, elles font de puiflans véhicules.pour
R n cherche de nouvellès dans fa propre imagi-
R a tion , où l’on en trouve toujours: & qu’ en- mf
in, jamais on ne le,s empjoye, en y joignant
Su moins une bonne Logique dans- l’u-xamen
R c s objets, fans arracher quelque fecret à la
[Jhature, qui augmente réellement la mafie des
Ronnoiflànces humaines. Tel eft donc encore
Rn de mes buts.
Il en refte un autre, dont je dois auifi par-
R c r , & qui appartient de même à la forme de
li
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