
quarid on vient à calculer d’ après ces Loix,
qu’elle eft la force avec laquelle les corps qui
fe touchent doivent refter attachés, on croit
voir que dans le fait, ils le font beaucoup plus fortement
que ces. Loix feules ne le fuppofent.
On s’arrête donc dans la déduction des Confé-
quences; on fépare la çohéfion de la Gravité,
comme étant des Phénomènes diftinéts.
Deux plaques de marbre, de métal, ou de
telle autre matière que ce fo it, étant polies & I
appliquées aufli parfaitement l'une fur Pautre
que Part en eft capable, s’attachent Fortement
l ’une à Pautre. Voilà un premier fait de cette
nouvelle claife. Et quoique les Phyficiens
n’ ayent pas été encore affez heureux pour en
découvrir les Loix, ou les proportions; c’en
.eft allez pouf qu’ ils puiflent conclure, que
toutes les fois que des particules de matière fe
loucheront entr’elles par un nombre de points |
fuffifans, elles relieront attachées, & réfifre-
ront à leur féparation. Delà la foliditê , & par
conféquent la formation de tous les corps. Ce
n’ eft donc encore qu’un Phénomène. Mais il eft
û général, qu’ il devient l’explication d’une
multitude de phénomènes particuliers, paf
exemple de la pétrification, comme j’ai eu Phone
meus de Pexpiiquer à V, M.
C’eft donc reculer réellement lés bornes de
nos connoiffanees, que de nous élever'aux
Phénomènes généraux, quoiqu’ il nous refte encore
à en découvrir les comment.
D i e u agit fur la Nature par une fuccesfion
de caufes, qui lorsque nous remontons des effets
les plus compliqués à de plus Amples, deviennent
de plus en plus générales, jusques à L u i -m ê me
qui eft la P r em i è r e c a u s e de tout. Plus donc
nous nous élevons de Caufe en Caufe, ou plutôt
à’’effets en effets dépendans les uns des autres,
plus nous nous approchons de L u i .
Nous fommes probablement déjà bien près de
fon influence immédiate, c’e ft-à-dire des pré-
miers effets de fa v o l o n t é , par la découverte de
ces deux phénomènes généraux; la Gravité &
la Çohéfion. Cependant il n’eft point interdit
a l’Humanité de faire des efforts pour s’élever
encore d’avantage; pour découvrir, par
exemple, fi ces deux Loix de la Nature ne
tiennent point encore à quelque caufe matérielle
commune. Plufieurs Philofophes l’ont
tenté; & fi l’amitié n’ eft point partiale, j’ofe-
rois croire que Mr. Le Sage, dont j’ai eu
l’honneur de parler quelquefois à V. M. montera
plus que la polfibilité du fuccès.
En appliquant aux phénomènes terreftres ces •