
, , pas aiTez, dès que vous êtes les Riches ? vaut-il
M même la peine de dire, que fi les abus de-
„ viennent trop grands & dégénèrent en vice,
„ on peut y remédier ! ”
L’autre efpèce de terrein qui gagneroit peu
par l’A r t , ce font les pâturages des Montagnes,
& ceux qui bordent les eaux. Ceux-ci, pour
l’ordinaire très humides, produifent d’eux-mêmes
beaucoup d’herbe , & coûtent de grands
fraix pour être convertis en prés réguliers : les
autres, trop tôt & trop tard expofés au froid,
ne le peuvent guère : mais rafraîchis en Eté par
l’ attouchement des nues, ils font peu expofés à
la iecherefiè; ainfi, comme pâturages, ils n’ont
presque rien non plus à gagner par Part. Ces
Pâturages, reftans le bien de la Communauté,,
procurent, à tous fes membres indiftinétement,
l’ occaûon d’avoir plus ou moins de vaches ou
de chèvres, & le droit d’y mener des animaux
à l’engrais. Voici encore les plaintes des Riches.
Il faut, pour être en état d’ envoyer du
bétail à la Commune, avoir de quoi le nourrir
en hiver; beaucoup de gens n’ont rien, ou presque
rien pour cela, & cependant ils en envoyer,
t; puis l’on tire la conféquence, que j’avoue
naturelle ; c’eft qu’ils confondent un peu ce qui
n’eft pas commun, avec ce qui l’eft. C’eil un
■ D i s c o u r s III. DE LA T E R R E. 75
■ inconvénient fans, doute. Mais qui fouffriroit
■ le plus; ou de ces pauvres gens, qui n’au-
■ roient plus rien;, ou des Riches qui auroient
■un peu moins fi l’on ne pouvoit rémèdier aux
I abus?
Relient les terreins, qui, laiffés incultes, ne
■rendent que peu & même fouvent presque rien :
■ce font les terreins arides des Plaines. Il y a
■encore des abus qui en font tirer un parti im-
■ moral par les foibles; le prétexte d’y envoyer
■quelque bétail, le fait un peu nourrir dans
■les Chaumières de provifions qui ne font pas dp.
■leur crû. C’efl à quoi encore peuvent rémèdier
■les initicutions civiles; ainfi je me tais. Mais,
■je ne me tairois pas, fi pour cela on vouloit
■détruire ces Communes. % Gardez-vous ” , crie-
■rois-je aux Communiers ; f Gardez-vous .de vous
I , , laiffer féduire par l’appât de vos portions! Ell
„ les ceiTeroient bientôt d’être vôtres. ” Mais
f t e le difois déjà dans mes premières Lettres : il eil
■nombre de. moyens de rendre ces terreins utift
ile s , en confervant leur deftination aux foibles.
■Et là deffus je puis répondre par le fait. Il
■étoit renfermé dans mes premières remarques.»
| j e montr.ois feulement qu’ il devroit être plus gé-.
Inéral, & je fais qu’il le devient. Je le .tiens d’un
homme humain, attentif & éclairé,, qui m’a