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que le Leéteur verra d’autant mieux fur quoi
devra porter fon attention.
Il y a longtems qu’on fait des hypothèfes fur
les révolutions qu’ a fubi la Terre, & j’examine
toutes celles qui ont quelque réputation, Il
en eft une clafle qui fe fonde fur des Caufes,
dont les effets doivent être fucceflifs. On ÿ
part de quelque origine; on indique des caufes
permanentes ; on détermine leurs effets, dans
la fuite desquels dpit fe trouver, l’ état préfent
de la Terre, Sans doute- qu'il y a des effets qui
continuent; & qu’ils font bien des moyens de
remonter dans le païfé. Ce fera la route que je
fuivrai; c’ eft- à -d ir e , qu’en étudiant les effets
journaliers dans lesquels nous voyons des progrès*
je remonterai au-tems où ils ont dû commencer.
Mais c’eft ainfi feulement, que cette
route eft fûre : c’ eft-à-dire, fi, en ob'fervant aujourd’hui
, on peut encore appercevoir des progrès',
fi l’on peut évaluer en même tems, avec
quelque degré de juftefle,. les accroiffemens qu’a
pu fubir l’énergie des caufes ; furtout, fi l’exiften-
ce des caufçs eft bien évidente.
Ce fero.it peu fans doute, f i , pour prouver Un
changement auiïï grand à la furface de la Terre
que celui d’ un renouvellement X ; de Continens»
on ne s’appuyoit que fur une feule efpèce de
phénomènes, Si nos Continens font nouveaux,
toutes les çlaftes de Phénomènes qui indiquent
fucceifion, & qui devroient avoir pris leur origine
à la naiffance de nouvelles terres, doivent
remonter à une même époque; autant du moins
que la nature fies , objets comporte de précifion,
fc dans les données & dans le calcul. Or c’eft
là ce qui m’a frappé dans l’ étude de la Terre.
J’ en avois déjà vu un grand enfemble, quand j’entrepris
d’écrire furj ce fujet : mais fentant fon
importance, j’ai faifi toutes les occafions d’ob-
ferver de nouveau; & ce fut en particulier la
çaufe d’un voyage d’ environ fix mois, que je fis
encore l’année dernière.
UHiJloire ¿le la Terre 6? de l’Homme eft donc
vraiment le fujet que je traite. Car, avec de
nouveaux Continens, commença une nouvelle
génération d’Hommes. Si donc ma propofition
eft vraie, deux fuites très diftinétes de phéno-
nomènes doivent s’accorder pour le tems ; fa-
voir, l’impreflion des caufes qui ont agi fur
nos Continens depuis qu’ ils font expofés à l’air t
& les progrès de la race Humaine. On n’exigera
pas fans doute, que le calcul qui regarde la
Terre, foit rigoureux comme celui des Ephèmè-
rides; ni l’Hiftoire de l’Humanité, accompagnée
de dates comme celle des hommes. La nature