
phyfiques l’ exigent, & aucun né lé contredit.-
Mais, incapables de concevoir ce qu’eft le Mou*
vement en lui-même, la queftion, fiI’I n e r t i e ,
prife fous ce point de vu e , découle, ou de la
nature de la Matière, ou du moins de celle
du Mouvement, eft interminable. Les uns ne
droyent rien voir que de raifonnable à cet
argument-ci. „ La Particule qui a commencé
,, à fe mouvoir, eft dans un certain état, que
,, l’on ne connoit que bien imparfaitement,
„ mais qui eft quelque chofe. Elle ne peut
„ fortir de cet état fans une nouvelle Caufe;
„ Donc elle y perfévérerait éternellement, fi
„ aucune nouvelle Caufe n’intervenoit.” J’avoüé
que fi perfonne ne conteftoit cet argument,-
je l’admettrois fans répugnance.
Cependant auifi, que je ne vois pas bien
s’ il eft abfurde de foutenir; „ que la Particule;
„ ne pourrait fe mouvoir un feul inftant, fans la
„ préfence aétuelle de la Caufe motrice.” Cette
Proportion fuppofe , que le Mouvement ne renferme
pas l’idée fimple de modification, mais
que c’ eft quelque ebofe qui refte toujours étranger
à la Matière ; tellement que celle-ci ne faffé
qu’obéir fans cefle à une Caufe, toujours agis-
fànte, qui dérive originairement d’une Claffe
â’Etres très diitinéts de la Subfiance qui a im-
I pênétrabïlité, étendue, figure, divifibilitè, dureté,
Wnertie dans la première acception; Etres qui
Ine font l’objet d’aucun de nos cinq Sens, ex-
Icepté par cette Propriété du mouvement; qui fe
■rend perceptible pour nous , quand elle eft
■communiquée à la Matière ; mais dont nous ne
■finirions rien concevoir au delà, tant que nous
■n’aurons que nos cinq Sens; c’e ft-à -d ire , tant
feue nous n’aurons pas le Sens analogue à la
MJaufe du Mouvement.
■ Je dis que je ne trouve pas cette idée ab-
feurde: car elle n’ eft que l’extention, peut-être
■feulement inutile, d’une autrevque;j’admets absolument
; favoir que la première Caufe du
ËMouvement n’e ft, ; ni ne peut être dans la
mMatière..
■ On ne fera pas furpris fans doute, de ce
iqu’après la route que je me fuis tracée pour
■arriver aux Propriétés effentielles de la Matière,
fie ne place pas le Mouvement dans leur nom-
fere, Quel eft notre but dans la Phyfique rati-
mnnelle? E ft-c e de nous contenter de Mots?
■Contentons-nous en donc dès l’ entrée; reftons
feux Qualités des Anciens : cela fera plus court,
|& tout auifi raifonnable. Nous ferons cepen-
Idant notre chemin dans la Phyfique expérimentale,
nous trouverons des Phénomènes qui fe