
au moins la poifibilité d’un Etre aâif chez
I’H o m m e .
Cette poifibilité établie, confultons le Sentiment.
Une Boule étoit en repos rélatif avec
tout pe qui l’environnoit. J’ ai voulu la prendre,
& mes Muscles fe font conformés à ma
volonté: la Boule a été enlevée. J’ai voulu en-
faite la jetter, & elle s’eft mue; elle a frappé
des corps, & d’autres effets en font réfulte's.
Ce n’eft point là une caufe de changement, telle
que celle qui réfui te de la Poudre, qui s’ allume dans
le Canon par unie étincelle & chaffe le Boulet;
je fais que fa i voulu; & j’ai la confcicnce que
ma volonté a été une caufe de mouvement.
Je n’ entre point dans la confidération des
motifs qui m’ont déterminé à vouloir: il ne s’agit
pas ici du libre arbitre ; mais j’en dis un mot
dans la dernière P a r t i e de cet Ouvrage. Quelque
relation qu’il puiffe y avoir, entre ces motifs & de?
çaufes mate'rielles antérieures, il s’ elt fait entr’eux
mon adtion un paffage que j’ai fenti, & que
jamais,ni impénétrabilité, ni inertie, ni figure,
pi étendue, ni divifibilite', ni dureté,ni attraction
, ni répulfion, en un mot rien de tout ce
qui eft phyfique, n’expliquera. C’eft Moi qui l’ai
voulu, & qui l’ai exécuté ; & vous fentez, Lecteur,
parVous, ce que c’eft que ce Moi : je ne pour-
fois rien, vous en dire de plus, fans obfcurcir ÿoi
t r e Sentiment intérieur commun, qui par lui*
même eft très clair.
H a r t l e y dit, il eft vrai, que le 'vouloir,
n’eft qu’un certain état du Cerveau, tendant à
a g i r fur l’extrémité des Nerfs qui aboutiffent
aux Mufcles; état donc Y Ame a la perception,
& qu’elle s’attribue. Ce ci, je le répété, n’a
quelque force apparente que pour les Tbêijles-,
parce qu’ ils fuppofent en même tems, &Ja nature
diftinfte de I’A mu , & la volonté immédiate de
pieu pour que le Cerveau fut arrangé de ma*
pière à produire cet effet. C’eft donc à eux
feuls que je dis ici; que lorsqu’ ils compareront
ce Syftême, réduit par un examen méchani-
que à ce qu’ il eft en effet; avec l’ idée très iim-
ple ; ,, que puisque la Matière qui compofe U £7*
„ nivers ,a dû recevoir foa mouvement par une
„ Caufe e'trangèrc à elle ; I’E t r e fentant chez
„ l’Homme, peut être une Caufe particulière de
„ mouvement J’efpère, dis- je , qu’en comparant
ces deux Syftêmes, ils trouveront, que
le premier n’a rien même de fpécieux , & qu’au
contraire le dernier eft très probable, j ’aurai
occafion de faire voir encore mieux dans le Discours
fuivant, -que le Théifie ne fauroit avoir
de raifon fol.ide,pour refufer à I’Am e une fa*
çulté aâive. Quant à Y Athée, on a Vu qifil
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