
des révolutions on ne fait comment façonner la.*
Terre.
L e i b n i t z , dontle nom feul fert d’apologie
à ceux qui entrent avec lui dans une
même carrière, n’ avoit pas dédaigné de s’ occuper
des Coquillages fojjiles ; & dans fes mé»-
ditations fur ce fùjet, il avoit été lui-même
transporté en arriére jusqu’ à la formation du
Monde & au Déluge. Il donna une efquiffe
de fon fyftême en l’ année 1683 i on la trouve
fous le titre de Protogoea ( origine de la Terre)
dans les aEles de Leipzig de cette année là.
Mais elle a été publiée avec plus de détail à
Gottingue, par S c h e i d , en 1749-
Selon L e i b n i t z , la chaleur étant la caufe
des mouvemens internes dans toute la Nature,
a été parconféquent le prémier agent phyfique
dans la formation de notre Globe. C’eit à elle
d’abord qu’ il doit fa forme ; tout fut originairement
dans un état de fujion. L e Globe fe ré-
froidit enfuite; 1e feu s’ échappa ; & alors fe fit:
la féparation de la lumière d’avec les ténèbres•
G’eft l ’époque que nous appelions la Création
du Monde. Ainfi notre Planète, d’abord-Etoile
, c’eft-à-dire lumineufe par elle-même, a
perdu fa lumière propre, comme on penfe que
cela eft arrivé à d’autres Etoites connues ; &
elle ne luit plus que1 par" celle du Soleil.
• Pour fonder cette Hypothèfe, L e i b n i t z
remarque d’un' côté, que toutes les- écumes on
feories qui viennent à la furface des matières
fonduës, font de la nature du: verre; Sc d’un
autre côté, que toutes les matières terreftres
peuvent enfin; être réduites en verre ,, lorsqu'elles
font expofées à un feu: fuffifant. Ainfi,
d it-il, tandis que notre Globe étoit en fujion,
ilapouiféà fa furface des feories, qui peu à peu
fefont épaiifies au point. de le rendre obfcur
Il s’eft réfroidi enfuite; & depuis le réfroidis-
fement, diverfes révolutions générales & particulières
arrivées à fa furface , ont Jbrifé, broyé,
combiné de mille façons ces matières; dont
cependant nous reconnoiflons toujours lforigi-
n e , par leur qualité vitrejcible elles font toutes
enfin réduites en verre par le fe u , quand
il ne fes dilïïpe pas.
Mr. d e B u f f o n -, dont le fyftême eft
fondé fur le même principe, fait l’éloge de
ces idées de. Leibnitz. Elles font élevées, dit-
il; on fent bien qu’elles font le produit des> mê- (
ditations d’un, grand génie. Mais a jou te -t-il ,
c’eft le paffé qu’elles expliquent, elles ne s’appli~
queni point1 à l’état préfent.
Le fyftême de Leibnitz me paroit auiH; fort