
:■ lès Continents que les hommes habitent ati
„ jourd’hui » font abfolument femblables aux idées
" y que nous pouvons nous former d’un Fond de
3 Mer.” Ainfi tout ‘Syftème qui n’ expliquera pas
-cette apparenée , ne rendrapas raifon des Phéno-
' mènes. Ce doit donc être en particulier une des
eontidions de l’eyplication du Déluge, quand c’eft
par lui qu’on veut expliquer l’état de la ferre. En
vain trouveroit-on de l’eau pour la couvrir; li elle
eft fuppoiée refter dans l’état où elle étoit auparavant
quand- à la pofition des Terres & des
Mers, 011 fi l’où fracaffe la croûte extérieure,
nous n’ aurons plus Cette furface façonnée a la
longue parla M e r ,& dans une étendue continue
telle que celle de nos Continents.
Cette remarque générale rend infuffiiànt à
l’explication des phénomènes, le Syftème d’un
homme que je refpeéte & que j’âime p'âr des
faifons effentielles ; Mr. le-Baillif E n g e l ,
Bernois, très connu dans la République des
Lettres; principalement par fes travaux infati-
guables pour montrer la probabilité d’un pafl'a-
ge de l’Ocean Atlantique à l’Ocean Pacifique
par le Nord de PAfie. I l a publié auffi un
EJfai fur cette queftion : Quand & comment
PAmérique a - t -e lle été peuplée? Ouvrage qui
monmbntre
une grande érudition, & qui eft rempli
de réflexions intéteflantes; c’eft celui dont
je veux parler. <
Mr. E n gel s’y occupe de l’état ancien dd
k Terre, & fortifie l’idée de Wbijlon, fur lé
fens de bien des pairages de la Genèfe, qui
montrent que les jours de la Création f ne font
pas des jours folaires ; & qui laiflent à leur
fucçeflion une étendue illimitée. Il préfente
un Syftème très ingénieux, & nullement fans
vraifemblance, fui l’ èfpèce de préexiftenCe des
Anges aux Hommes. Il donne de fortes' rai-
fons de ne pas regarder les expreifions de
.Moï se fur l’univerfalité dû Déluge, comme
abfolues. Il fait des réflexions très judicieüfes
fur la nature des Miracles; & il en vient à
une Hypothèfe fur le Déluge; confidéré eom-s
me un événement miraculeux; y, Cë fut ,, 4
fu p p o fe -t-il, ,y un changement dans le bentré
„ de Gravité de la Terre, qui porta les eaux
M de la Mer ftir l’Afie; & qui étant fuivi dut
„ retour de cë centre à peu près à fa place,.
» laillà de nouveau Ce Continent à fe c ” .
Mais un féjour fi court des eaux fur F A fie ;
n’en auroit pas fait un fond de Mer : & d’ailleurs
l'Europe & PAmérique font femblables k
lit Partie* A à