
pour la M a t i è r e ; au contraire, comme c’eft'
par elle feule que l’H o m m e , dans fon état
préfent, peut avoir communication Avec les
E t r e s femblables à lui, ils la regardentcom.
me la fource de la plupart des biens dont ils
jouiffent. En mon particulier, quoique je fois
bien aife fans doute qu’elle me laiffe tranquille
de tems en tems ; comme dans le fommeil &
fur les Montagnes; je lui fais grand gré de toutes
les fenfations agréables qu’elle me procure
dans ce Monde; bien que j’efpère d’en avoir
d’incomparablement plus agréables fans elle,ou
avec elle différemment modifiée. Ainfi, à tous,
ces égards, le Dr. P r i e s t l y ne répond point
à ceux qui penfent & fentent comme moi.;
Mais je vais examiner le Syftême qu’il adopte.
Pénétré de l’idée, qu’il réconcilieroit tout le
monde au Matérialifme s’il anobliffoit la Matière,
& croyant que tout ce qu’on y trouvoit de me*
prifable & d’abjeét confifto.it dans fon impénétrabilité
& fon inertie, il a fait des efforts incroyables
pour la laver de ces accufations. Mais
la tache effc indélébile, & fa M a t i è r e eft
tout aufli impénétrable & inerte que celie de
N e w t o n .
Au refte, voici une fingularité. dans notre
Auteur qui eft affez remarquable. Il débute
par exprimer fa vénération pour le grand Homme
que je viens de nommer; fe propofant M
principes de fa Philofophie pour règle, & les
répétant à tout montent: tandis qu’il renverfe
de fond en comble ce qai l’a faiMe plus grand
aux yeux du Monde, & le conferverâ grand
dans toutes les Générations; je 'veux dire fa
Phyfique. Il eft peu de Syftême de Phyfique
plus A n t i - N e w t o n i e n que celui du Dr.
P r i e s t l y . Dans fes principes de.Phyfique,
N e w t o n ne cefle de parler de foüdité, de pores,
d’impénétrabilité, d’inertie, de divifibilitê,
de MafiTe wSc le Dr. P r i e s t l y veut abfolu-
[ ment détruire toutes ces notions, parce qu’ el-
Iles donnent à la M a t i è r e un air viU &c
I qu’il croit quê c’eft pour cela qu’on ne fe foucie
I pas d’ être tout M a t i è r e .
Nous fournies donc félon lui, un coihpofé de
I Chofes ( je ne fais quel nom leur donner), qui,
en fe féparant à' la Mort, nous laiffent à la
Vérité tous par pièces éparfes, fans que le Sentiment
puiffe fe réfugier dans aucune;mais qui
feront de nouveau raffemblées par le Cr é a t e u r .
„ On af f irmedi t le Dr. P r i e s t l y (a),
s, que la Matière eft néceffairement une Subftan-
L j, ce- folide & impénétrable, & par elle - même
. s, deftituée de tout Pouvoir, comme de celui
! ,5 d’attrafiion, ou répuJfion &C. ou, " ( c e ne
éevroit pas être ou, mais ( f ) „ comme on
» l’exprime communément, que la Matièrepos»
( «) »,