
dats du centre; & le Bataillon en avançant
çonferveroit fa forme.
La Terre eft ce Bataillon, & les particules
qui la compofent font les Soldats, dont les
plus forts font toujours ceux qui fe trouvent
tournés du côté de la Lune, vers laquelle toute
la Terre s’avance. La partie folide de cette
maffe eft reprefentée par le Bataillon dont tous
les Soldats font liés enfemble: elle s’ avance
donc vers la Lune avec un mouvement commun
de toutes fes particules, égal à celui que
les particules du centre ont naturellement;
ç ’e ft-à -d ire que fi, au lieu de la Terre, il n’y
avoit plus qu’une feule particule de matière
placée au lieu où fe trouve le centre de gravite
du Globe, cette particule feroit fenfible-
ment, à l’occafion de la Lune, les mêmes
mouvemens que fait la partie folide de la Terre
« Or ce mouvement eft une chute continuelle
vers la Lune, comme j’ai eu l’honneur
de l’expliquer ci-devant à V. M. (a). Cependant
comme la Lune change fans celle de
place, cette chute fe dirigeant fans celfe par-
là vers des points différens, il n’en refaite que
des altérations dans la route de la Terre autour
du Soleil, que la Lune parcourt avec elle,
Lç«rç XIX«
»
Mais tout le Bataillon de la Terre n’ eft pas
également lié- il y a autour de lui des Soldats
qui peuvent fe conformer en partie à leur degré
de force; ce font les eaux, qui par leur
fluidité, obéiffent à la différence des aftions de
la Lune, autant que leur gravitation vers la
Terre, qui eft ptus grande & plus près que la
Lune, peut le leur permettre. Les eaux qui
font tournées vers la Lune, iont donc des Soldats
qui tendent à marcher, & qui marchent
en effet, un peu plus vite que le refte du Bataillon;
les eaux au contraire qui font à l’oppo-
fite, font des Soldats qui par leur lenteur tendent
à refter en arrière. Ainfi les eaux qui font
tournées vers la Lune, s’avancent d’avantage
vers cette Planète que la malle folide ou que
le centre de la Terre; & au contraire les eaux
qui font à l’oppofite, s’avancent plus lentement
que ce centre. C’eft donc le cas du Bataillon
qui devient ovale, parce que la queue
marche moins vite ’que la tête; & voilà par-
cjpnféquent comment fe forment les deux écar-
temens oppofés des eaux; c’e ft-à -d ire leurs
deux élévations ; car notre mefure des hauteurs
à la furface de la Terre, eft la diftance à fon
centre. Parconféquent les eaux s’élèvent k
l’oppofite de la Lune, tout comme elles s’éli-
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