
$ i î i s T d î R Ë I. PARTI«
hommes. Voyefc la Politique, qui n’ a pas été
didlée dans fes détails par la Divinité! Les hommes
s’ entretuent pour y cherche? le mieux, fou-
vent même de très boflne foi * & iie le trouvent
jamais. - ; y
Quelques MorâUfces paroilTent avoir plus de
confiance dans les confidérations tirées de la
convenance, de Y intérêt perfonnet. Il veulent
montrer à l’Homme qu’ il lui convient d’être
vertueux, premièrement parce qu’ il trouve fion
bien immédiat dans l’une des grandes vertus,la
tempérance ; & eniuite parce que les autres hommes
contribueront à fon bien, s’il exerce envers
eux les vertus fociales,'la juilice, la véracité,
la bonté, la générofite,- le fupport. J’acquiefce
entièrement à l’efficacité du premier moyen; je
fuis perfuadé qu’on peut, par la force de la rai-
fon, rendre l’Homme tempérant: ou que du
moins/s’il rëfifte à l’évidence de fes motifs, il
y a peu d’ efpérance de le régler par ceux même'
de la Religion. Mais quant aux autres vertus,
dont le masque feul peut fuffire aux uns, & même
n’ eft: pas ne'ceflaire à tant d’ autres ; qu’ob-
tiendra-t-on d’eux par les confidérations de l’ intérêt
préfent? De l’h-ypocrifie chez les premiers,
des ricaneme’ns, ou pis encore , chez les
derniers. Les uns troubleront la foéiété en fe~
cret,
p i s c o u i s IL D k i i T E R R i 3$
cret, jouifl'ant de tout le bien attaché àucarâélèré
qu’ ils empruntent ; les autres la troubleront ouvertement,
parce qu’ils favent que leur pofitiori
a des attraits fuffifans pour leur concilier la con-
fidëration des hommes, & allez de moyens pouf
leur procurer tous les autres avantages qu’ils défirent.
On ne faüroit donc compter fur la peine qu’il
en coûte d’être hypocrite ; puisque ceux dont la
conduite impbrte le plus à la Société, ont rarement
befoin de cacher leurs vices, que lés Flatteurs
transforment en vertus ; & que le Publie
fupportè. Cette peine fans doute retient quelques
vicieux d’ un autre rang : ce font ceux qui
n’ont pas de l’ énergie & de l'adreiTe, ou dont
les pallions font pëu vivés. Mais il n’eft be-
foiri que d’é.udier la Société,- d’y voir mille
màux,qui proviennent du v ic e ,& dont on n’ac-
cufe perfonne, pour comprendre què les vi-^
deux favent fe cachera
Jamais donc on n’ obtiendra des hommes la
vraie vertu-, celle qui feule peut faire réellement
le bonheur de la Société,1 en fervant de règle aux
aétions tânt fecrètes que publiques,- qu’en élevant
fa fource au deffus des conteftations dé
?Homme. Que D r a u , le Créateur & le Rémunérateur
des Hommes * devant qui, ils font tons
Tome I, I. Partit. €