
relative à qotre objet. Mais V. M. ne corn
noiifant pas alors les raifons pour lesquelles
je penfois que certains phénomènes e'toient
remarquables, auroit pû aifément les perdre
de vue.
Une partie de la Terre étoit fécbe & habitée,
dans le tems que fe formoient les amas de coquillages
que nous trouvons aujourd’hui dans nos
habitations. Voilà ce que L e i b n i t z n’ explique
pas,,puisqu’ il fait former ces amas dans
un tems où toute la furface de la Terre étoit
couverte d’eau. Ce fait fi important fe prouve,
en ce que dans un très-grand nombre de lieux
où l’ on rencontre ces coquillages, on les trou-
vc mêlés de végétaux Sf de parties d’animaux
terrejlres. C’eft là un phénomène généralement
connu aujourd’hui des Naturalifte. S c h e u -
C H z e r a fait graver une quantité de ces
plantes fojjiles, fous le titre d’herbier diluvien-
Tous les Cabinets des Naturaliftes renferment
quelques morceaux de ce genre: ces bois pétri-
fiés par exemple, dont j’ai eu l’ honneur de parler
à V. M-, l’atteftent évidemment; & presque
partout oii ces bois fe rencontrent, on trouve
auffi des feuilles & même des fruits, du genre
furtout qui peut réfifter quelque tems à la pourriture*
comme les Pommes de Pin, les noix
&c. On rencontre aufli, & en quantité, des
parties d’anmiaux terrejlres, d’Elepbans même
& de Rhinocéros; il s’en trouve en Angleterre,
en RuJJte, en Suède &c. En un mot, il eft
connu aujourd’hui, qu’il faut rendre raifon de
l’emprifonnement des corps terrejlres dans nos
montagnes tout comme de celui des corps marins
, fi l’on veut expliquer la formation de la
furface de notre Globe.
Mais peut-être n’ eft on pas obligé d’en rendre
raifon par une même caufe. Ne feroit- ce
point des révolutions différentes qui auroient
enfévelî ces corps fi différens? C’ eft -ee qu’au-
roit peut-être répliqué L e i b n i t z pour fou-
tenir fon fyftême; & quelque nouvelle caverne
pleine d’ eau ou d’air feroit venuë à fon fe-
CQurs. Il auroit pu le dire même, après avoir
vû la plupart des Cabinets: car les morceaux
qu’on y dépofe, portent rarement avec eux des
indices des lieux où ils ont été pris, & des
autres circonftances collatérales. Mais il eût
. bientôt abandonné cette explication, s’ il avoit
eu occafion d’obferver lui- même ; car il auroit
vu que tous ces corps font contemporains.
Il eft vrai qu’en quelques endroits on trouve
des végétaux fanS coquilles; telles font ces ar-
doifes qui recouvrent certaines mines de Charbon