
les Eaux; & qu’un grand nombre de celles qui
leur doivent leur fabrication ne font pas l’ouvrage
des Mers a&uellement voifines. Mais
ces moyens feroient de trop; & comme je ferai
obligé d’y revenir à l’occafion de quelques
autres Syftêmes, je ne m'y arrêterai pas ici. Il
me fuffit pour le préfent de t faire remarquer
à V. M , que s’il étoit befoin de nouveaux ar-
gumens pour prouver que le mouvement des
Mers d’Orient en Occident, quoique réel, n’a
pas été le fabriçateur de nos demeures, nous
les trouverions dans ces faits. Car fi nos Con-
tinens fortoient fucceffivement des eaux, toutes
les Montagnes en porteraient l’empreinte, du
pioins à l’ extérieur; & les dépouilles des animaux
marins dépofées dans les terreins mis à
fe c , devroient être toujours femblables à celles
qui fe dépofent encore aujourd’ hui fur les bords
& dans les fonds voifins, où les générations
de ces mêmes Animaux fe ibccëdcnt. Or tout
cela encore n’cft point ainfi. Quelques Montagnes
n’ônt ni Couches, .ni Corps Marins ;
d’autres Montagnes, & même des Côtes ac-.
tuellement baignées par la Mer, renferment
des Coquillages, ou inconnus, ou qui vivent
aujourd’ hui aux Indes,
y. M. voit maintenant-, ce que j’ai eu l’honneur
de Lui dire d’entrée, qu’il y a furabondance
de raifons contre le Syftême où l’on croit
pouvoir tirer du mouvement des Mers d’Orient en
Occident, des moyens de façonner notre Globe,
même en le faifant bien vieux. J’efpère
de Lui montrer avec autant d’évidence, que
la fécondé manière dont on a voulu faire opérer
les Rivières, n’eft pas plus propre à expliquer
les Phénomènes»