
I . P a r t i s ,
ils ne peuvent me perfuader qu’en fatisfaifant
mon Intelligence. Je réitérai dans l’ ignorance
ç’ ils ne me préfentent qu’ obfcurité. Je tiens
ma Logique de la même fource qu’ eux; fi ell
n’eft pas d’accord avec ce qu’ils me diront, jl
le rejetterai. En un mot je ne ferai pas m
pas avec eux, que je ne fenté mon pied ferme,
La caufe que je défends a été mal fervie
dans bien des occafions, par une crainte ma
fondée, provenant d’embarras qui ne lui ap-
partenoient point. „ Il faut croire, ” difoit*
on : „ Il faut que la Raifon fe foumette. Telle
,, ou telle Doétrine doit être reçue fans exa*
„ men.” Mais peut-on exiger cela de l’Hommel
N ’e ftc e pas révolter fa fierté naturelle, rebuter
fon entendement, faire naître fa défiance!
Le langage tout contraire nous convient,
quand nous relions dans de juftes bornes. . Nous
fommes en poffeifion : notre Croyance eft
Croyance univerfelle de tous les Pays,.de tons
les Ages. Nous devons exiger qu’on prouve
contre nous; écouter de bonne foy, mais n’ad
mettre que des argumens clairs; & dans nos
réponfes, n’ employer ¡jamais ceux de l’autoritd
qui tôt ou tard fe réduifent à rien.
Entrons donc en examen, & que la Raisoü
feule foit notre Juge.
■ DIS COU R S XI.
H ,'A ’ | 'MtI; $ ‘t ' -, a’ ■vi .,f • t '•
Des Propriétés ¿for S ü b s t a n c e s ; & par-
■ ticulièrement de celtes de la M a t i è r e .
■JL uisque dans la queftion de [’Homme,, confi-
agdéré comme Phénomène, il s’agit de lavoir ii
■a Matière l’ explique, il faut d’abord examiner
■ c que nous connoilfons de la Matière, &
Comment nous pouvons décider fi elle fuffit à
■endrè raifon dé tout ce qui conftitue VHomme.
I Pour éviter les équivoques, qui font presque
■oujours la caufe des controverfes, je dirai d’a-
'ftord ce que j'entends par Matière, ou ce qui me
■Terrible devoir être généralement entendu par
p*te mot. C’eft la fubflance qui, par fes modifia
■cations diverses, fait l'objet de nos cinq Sens, &
de la 'P h y s i q u e . Je n’entends pas
■feulement par là ee que nos Sens apperçoivent
¡■réellement; mais tout ce qu’ ils pourroient ap-
Hpercevoir par leur nature. Ainfi par exemple,
lies animalcules des infufions , font- des objets
-Ide la vue, quoique nous ayons befoin de mi'
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