
porteroient fur le Principe même de l’Allégorie t
& qui en même tems feroient fondées, t
Après donc que chaque Individu de notre
Efpèce emblématique, auroit vécu un certain tems
fous la forme que j’ai définie', fon Enveloppe
vieilliroit, & par là elle éprouveroit des déran-
gemens. Ces émanations, ce s ! afpérités, par
lesquelles l’Individu étoit apperçu & discerné
par fes femblables, s’altèreroient & marque-
roient du défordre ; i.... enfin l’Enveloppe s’ou-
vriroit. t
Voilà I’H o m m e qui paroît. Examinons
cet E t r e femblabie à N o u s , au moment
où, pour la première fois, il fent comme No u s .
Son Odorat, débarralîé lui. rend infupportableS
les Odeurs qui. s’ exhalent autour de. lui; fon
Ouïe délicate eft cruellement bleifée par les
fans tonnans & rauques de ceux qui , l’inftant
d’auparavant, étoient fes femblables; leurs c/-
pérités, qu’ il rencontre de toute part, affeétent
plus cruèllement fon Ta& que- les dards du
Porc-épic ; tout en un mot, chez eux,’ & dans
leur féjour, lui eft finfupportabte, '.il faut qu’il
les fuie à l’ inftant; quoiqu’ il ne cefle pas les
aimer: cependant il fe confole ; parce quil
juge, d’après ce qu’ il éprouve, qu’ils l’éprouveront
bientôt eux-mêmes.
Mais qu’elle expreffion peut fendre ce qu’ il
fent, i en Voyant pour la première fois; fans
que r ien , \abfolument rien, dans fon état précédent,
lui eût donné la moindre idée de la
V u e ! Je n’entreprendrai iûrement pas de l’exprimer;
mais je fens, qu’attiré fortement par
ce qu’il apperÇoit loin de lui; infupportable-
ment bleflë de toute manière, & par les E t r e s
qui font autour de ’ lui, & par le lieu où il a
vécu qui ne lui préfente plus que fange, fentant.
le ppuvoir qu’il a fur des Membres qui lu;
avoient été inconnus jufqu’alors; les Jambes lui
fervent d’Ailas, & il part comme un Trait pour
venir vivre avec N o u s .
Cependant fon Enveloppe, refermée par élasticité,
demeure à fes anciens femblables. Mais
plus de Sons, plus à?Odeurs, aucun rapporc
volontaire avec eux ; 1:'Individu de l’Efpèce à
quatre S e n s eft M o r t : fon Cadavre fe détruit
pèu à peu » les particules quilecompofoient,
fe disperfent, il a fait place à un autre Individu.
L’Homme néantmoins exifte, & les Em-
brions. d’Homme ne l’ont point apperçu. E n .
vain, faifi d’admiration à la vue de I’Unîvers ,
a - 1 -/il entonné les Louanges de fon C r é a t
e u r qu’il connoifloit; leurs Oreilles engourdies
n’ont pu l’entendre ; fon nouveau Corps n’a