
la Phyflque. Et la raifon pour laquelle on„ne
le fera jamais, c’ eft que cette imprejflon eft reçue
par une S u b s t a n c e pour laquelle nous
n’avons aucune exprelfton descriptive ; parce
qu’ elle n’éft l’ objet d’aucun de nos cinq Sens,Hz
que nous ne pouvons un peu décrire que ce
que nous connoiffons par eux. Chacun de nous
cependant connoît chez S o i cet effet très clair;
& c’eft cettke connoiilance que j’appelle le Sent
i m e n t .
De
H a r t l e y , qui étoit bien moins Pbyjieien que P/y-
tbologijle. Il penfoit, qu’en, fubftituant, les mots de
vibrations vibratiuncules ajfociations de vibrations, à
ceux dî idées réminifcences Jugement, il avoit fait un
S y s t è m e p h y r i q u e de l’Entendement humain.
Mais ces changemens de Mots font fournis à des Règles,
lors du moins, qu’on veut que leur affemblage
ait du fens. Ce fera donc en établiffunt ces Règles,
que je ferai voir la futilité du Syftême. Et en mon"
trant en général la disparité des marches, prétendues
correfpondantes, des opérations de } ’Entendement, &
de tout opération micbunique, je ferai voir de plus,
que c’eft pour avoir perdu de vue les Règles de la
Mécbanique, qu’on a pu fupporter de telles aflànila-*
tions.
De la même manière , très aifée, de concevoir
l’A m e (c ’eft-à-dire, de l’idée d’une S u b s t
a n c e diftinite de celle qui eft l'objet des
S e n s , mais qui a des rapports avec e u x ) ,r é fui
te encore que c’eft fans fondement qu’on a
imaginé,que I’Ame ne pouvoit fefentir que par
fon union avec le C o r p s . Car cette idée découle
toujours de la même erreur; favoir,que
nous connoiffons toutes les Propriétés des,S u b s
t a n c e s & leurs rapports entr’elles. Tout
ce que nous favons, c’eft que l’A m e n’a aucune
des - Propriétés discernables par nos cinq
Se n s , & que ce n’eft pas par des Propriétés
de ce genre qu’ il peut y avoir des rapports
entre le C o r p s & E l l e . Mais, pour refter
d’accord avec le fait, nous devons conclure de
là; „ que c’eft par d’autres Propriétés que fe
„fait leur liaifon; & que dès lors, les deux
„ S u b s t a n c e s peuvent avoir encore bien
„d ’autres Propriétés, dont nous nefommespas
„ actuellement dans le cas de cpnnoître les
„Effets.”
Sans doute que dans Y état acluel, notre A m e
n’a d’autre connoiffance de l’exiftence de quelque
chofe hors d’ELLE, que par l’ entremife des
S e n s , & que par conféquent E l l e ne peut fe
figurer diftindtement aucun autre intermède;