
preifions qu’ ils font fur nos' foiblés feiis , ils
femportent des Montagnes des'idées de dèfordréi
qui fe prêtent à merveille à toùS les fyftèmes
où l’on bouleverfe la Terre pour expliquer fa
formation.
Scbeùcbzêr enfafita l’un de ces fyftèmes («}*
Comme tûus les Phyfieiens dont j’ai parle' jusqu’ic
i, il tira anfli dès eaux d’un Rêfêrvoir intérieur
pour produire le Délugef & enfuite, Toit
pour lés y faire rentrer, foit pour former les
Montagnes, il prétend qué Dieü brifa & déplaça
un grand nombre dè L it s , auparavant
horizontaux , & lés éleVà àu-deffus de la'fur*
facè-du Globe.
Ce fut des couches pierreufes que Dieu tifa
ces éminences, afin qu’ ellés puffcnt fe maintenir
au-deflùs des cavernes qu’ ellès avoient formées
en s’ élevant: C’ eft par cette taifòn, que
la S u ffi & tous les autres Pays qui font pierreux
, font aiiiïï montueux; & qu’ au contraire i
ceux qui, comme la Flandre, n’ ont que du
fable ou de ? argille à une grande profondeur,
font fans Montagnes.
“ Ce fÿftèihe né renfermant pas dés agenS
phyfigues , n’ entre pas dans mon plan ; parce
que ,
* (a) Hift. de l’Ac. des Sc. de Paris, année ifoS'.
que ce n’eft que par la Phyfique que je me
fuis propofé d’examiner eétté matière: Cependant
il reviendra én partie dans cet examen,
lorsque j’en ferai aux effets du Feu fur la Terre ;
parce que d’autres Phyfieiens ont imaginé que
nos Montagnes Ont été foulevées par eet
agent.
Je pourrois raflembler ici bièn d’autres fyftèmes,
où par des bouleverfemens on a entrepris
d’expliquer le Déluge.- Je viens d’avoir l’honneur
de le dire à V. M. ; quand on examine
attentivement la Terre, on a malgré foi l’idée
eonfufe, que e’eft par une voye pareille qu’elle
a été façonnée. Mais il ne faut pas fe livrer
trop tôt à cette impreffion. Il faut d’abord
eonnoitre, le véritable état des chofes & y bien
réfléchir ; & fur tout il faut s’affurer du pouvoir
des Caufes que l’on imagine* C’eft-là une
maxime fondamentale en Phyfique, que le
plaifir de généralifer, fait perdre trop fou-
vent de vue.
Quoique l’expofition de tons ces fyftèmes *
en familiarifant V. M; avec l’idée de grandes
révolutions dans notre demeure, la prépare
peu à peu à' recevoir plus favorablement celle
que je me propofe d’avoir l’honneur de lui développer
comme mon opinion,,je me bornerai
IL Partis, Y