
tems qu’il y a des conftitutions fur lesquelles
Ÿair des Montagnes n’ agit pas de la même manière;
ce qui y eut dire qu’il n’a pas fur leurs
Organes cet effet calmant, qui les appaife &
laiife l’Ame tranquille : ainfi je ne tirerai encore
nulle çonfe'quence de ce Phe'nomène, que la parité’
de force pour celui qui admet une Amè,
& celui qui n’en admet point.
Lorsque je parlai pour la première fois de
cet objet, on vit bien que mon intention rïé-
toit pas d’accorder au Matérialisme qu’il pût
expliquer d’une manière même fpécieufe, tous
les phénomènes de I’ A m e . Frappé, par bien
d’autres confide'rations, de l’inconfiftence de ce
Syftême, j’annonçai même dans une Note, que
je le refuterois méthodiquement, & que ce petit
Traité particulier fe trouveroit à la fin de
mon Ouvrage. Mais j’ai été obligé de changer
de plan, par les fréquens Voyages que j’ai faits
depuis, & par l’extention qu’ils ont donné à
mon objet principal. La partie détaillée de ce
Traité , fur l’Homme, quoique j’en aie tous les
matériaux, demande pour être exécutée, un
loifir que je n’ aurai pas de quelque tems ; &
d’autant moins, qu’après la publication du présent
Ouvrage, d’autres objets de Phyfique>
.commencés depuis Ipngtems, emploieront me«
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■ D i s c o u r s X. d e l a T E R R E. 165
■premiers loifirs : mais fa partie Elémentaire fe
■trouve achevée; & comme elle a plus d’un
■ but, je la place volontiers dans l’ Introduttion
■à un Ouvrage de Philofophie & de Phyfiqne»
■auquel elle appartient presque autant qu’au
■Traité particulier que j’ai en vue.
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| Tous ceux qui forment des Collections, doi-
■vent de tems en tems faire la revue de c c
■qu’ils ont recueilli, pour écarter ce qui eft
■mauvais ou.inutile, d’après leurs connoilfances
■perfectionnées. Car on ne fait pas, avant que
■d’avoir appris ; & fi l’on recueille pour appren-
■dre, le progrès des lumières doit faire trouver
■bien des écarts dans les premiers jugemens
■qu’on avoit portés fur la nature des objets.
L’Homme eft un collecteur d’ idées; il en
■recueille depuis qu’il exifte, & il a accumulé
■bien du fatras. Il feroit tems peut - être qu’il
■en fît la revue générale: fes magafins font, fi
■pleins, qu’il ne peut plus s’y tourner. Mais
■ pleins de quoi? C’eft ce que verroit le Phi-
■lofophe; & je ne doüte point, qu’en écartant
■ tout ce qu’ il y a de faux d’ imparfait & d’i-
■ nutile, il ne donnât un nouveau reffort à
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