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s’ eft faits. Entretenu dans une occupation confiante,
fans être exceflivercontenu par des règles,
qu’ il n’imagine pas même qu’on pût changer;
il palfe fies jours un à un, fans ennui „fans
ces defirs de mieux qui rendent de bien infipi-
de même après avoir été Satisfaits.
Mais j’anticipe. Ce tableau du bonheur dos
habitans de la Campagne, fes caufes, & leurs
coniequences générales, exigent un Discours
particulier. Je terminerai donc c e lu i-c i, par
quelques réflexions fur le premier objet qui m^a
conduit à la contemplation de la Terre fous ce
point de vue.
Quoique ces imménfes terreins incultes que
renferme encore l’Europe, fuient des Communes
dans le fait, à eaufe 'd’un petit nombre de Collons
épars qui en jouHTent*, 'il eft cl-ai/ qu’on ne
fauroit les laifier fous cette forme, fans que
l'Humanité y perdît beaucoup. Ce ne fera donc
pas de pareilles Communes dont fentreprendrai
ia défence. Celles dont je parfois d’abord, te
font eclipfees a mes yeux, lorsqu’un fi grand
pbjet s’y cft préfenté. Je n’ÿ reviens donc point
dans tout lè cours de mon Ouvrage; c’-eft pourquoi
je vais en parler ici. ,, ué il . v L-éém
Ces Communes que j'ai d’abord en vue font
çeiîes de la SujlFe; & j’étendrai ce que je me
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propôfe d’en dire fur toutes celles qui fe trouvant
dans le même cas. Ce ne font pas d’imr
menfes dêferts : mais feulement de petits ter-
reins, qui, par quelque désavantage dans l’origit»
ne, & enfuite par une propriété indivife, font
relies entre les mains de la Nature: heureux
relléS; de fes: dispositions biénfaifantes, fâuvez
de l’invaiion fies plus forts ou des plus indu-
ftrieux, & que je fiefire de voir confervér aux
foibles.
On peut divifer ces terreins eft fieux claifes
générales. Ceux qui, dans l’état de nature,
rendent à peu près autant que fi l’Art y e'toit
employé; &• ceux qui, Tans A rt, ne produifent
presque rien. <
Dans la première clalfe font les Bois : provi-
fion précieufe pour les pauvres, qui foulïrent
du froid, presque partout :où la Communauté
n’y pourvoit pas. J’ entends lcs: plaintes des Riches.
Leur portion de ces Bois ne leur rend
rien: le bois qu’on y coupe pour eux, leur re-
vient auifi cher que celui qu’ils achètent : fou-,
vent les pauvres leur vendent ce qu’ils pillent
contre les règles fur le commun. Ils n’ont
donc aucun avantage dans cette poifeifion indi-
vife. En divifant iis fauroient bien en tirer
^arti , •*§ Eh! bon pieu! n’avez - y ous
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