
' Débarraffé de cette difficulté,* il imagine que
l'univers exiitoit avant les - teins. dont parle
Moyfe\ mais que notre "Terré n’étoit alors
qu’une Comète, qui, par la grande excentricité
de Ton orbite, gelant & brûlant tour à
tour, étoit encore inhabitable. Que Dieu,
au prémier jour de la création, changea fes
riiouvemens, & la deftina à parcourir paifible-i
¿ient cet' orbite presque circulaire qu’ elle parcourt
.encore, où les variations de là chaleur,
âinfi que celles de la gravitation vers le fo-
leii, étant devenues très-petites ,' lâiffèrent aux
matières le terns de s’ arranger en un Globe
propre à recevoir des habitans,
: Alors le Cahos ccifa. Ce Cabos étoit la queue
de la Comète, compofée d’une quantité' de
matières différentes , mêlées enfemble dhns le
plus grand -dëfordre. Quand' le noyau de k
Comète, le corps folide auquel appartenoit cette
queue Te fut calmé dans fes mouvemens, toutes
les matières flotantes revinrent à lui; c’eft-
à-dire y tombèrent par l’aftion de la gravité ^
chacune fuivant fa pefanteùr fpécifique. Un
fluide très - denfe gagna le bas, & s’ airangea
autour du noyau. Les' matières terreftres foi-
virent; mais non point avec une telle accélération
fur les parties aqueufes, qu’elles ne s’en
trouvaffent fort mêlées;- téllement que lorsque
ces matières folides fe furent arrêtées en un
orbe autour eu fluide denfe, l’eau s’écoula vet»
le centre au- deffous de la croûte-, & forma un
prbe à part autour de ce fluide ; tandis que les
parties aqueufes pui étoient reftées en arrière,’
formèrent une couche d’eau extérieure fut tou-,
te la Terre. L ’Air Ténveloppa enfuité; & lors-?
qu’il fut devenu transpatent par la chute de
toutes-ces matières dont il "étoit mélq, les
rayons du foleil le traverfèrent, & la, luniière
parut.
Le noyau de la Cçmète, renfermé au centre
de toutes ces couches, confèrve encore aujourd'hui
la chaleur que le foleil lui avoit communiquée
à fon dernier paffage près de lui;
&: c’effc ce qui produit la chaleur interne de
notre Globe.... Pourquoi s’ arrêtoit-il en fi beau
chemin, ne faifoit-il pas encore de ce noyau,
tin gros aimant, qui protduiroit les phénomènes
du magnétisme? En confervant à ce noyau
uri mouvement qu’ il eût aifément déterminé ,
il. auroit expliqué les variations de l’aiguille aimantée,
Quand on arrange ainfi la Nature dans
fon Cabinet, c’eft par des traits faillints qu’on
fupplée à la vérité.
Les matières qui çompofoient d’abord la crou