
eft transparente dans les tems ordinaires, &
coule doucement. Plus d’une fois, arrêté fur
fes bords, immobile, les bras croifés, contemplant
ces dépouilles de la Mer placées aujourd’hui
fi loin d’e lle, fouvent mêlées des os des
animaux & des végétaux terreftres, je me di-
fois à moi-même avec vivacité: Quoi! la Terre
e'toit habitée lorsque ces corps font fortis de
la Mer, & les humains n’auroient pas confervé la
mémoire, de cette époque?.... Ils l’ont confer-
vé e , je l’efpére— W o o d w a r d la connois-
Îoit, mais il l’expliquoit mal.
L E T T R E XX.
Syjlème de L e i b n i t z — La Terre ejî
un compofé de matières vitrescibles &
non vitrifiées — Tandis que les corps
marins Je dépofoient dans nos habitations
actuelles, il y avoit des
Çontinens habités.
L a u s a n n e le 19 i c ^ 1775.5
m a d a m e
JL-ÿntre toutes les claflès de fyftèmes auxquelles
les Phyficiens fe font livrés, il n’en eft
point de plus naturelle que celle où l’on entreprend
d’expliquer en même temps, & le
Déluge, & l’état préfent de notre Globe. C’eft
une tentative à laquelle on eft entraîné par
un rapport qui frappe. Le Déluge fut une
grande Révolution fans doute; & fans de gran-
Y S