
Notre Globe effe environné d’üné Atmofphè*
îe , qui fepofe fur lui« Le Fluide principal qui
la cottipofe, quoique fi transparent & fi rare
que nous ne l’appercevons pas à l’ordinaire, eft
eependant un corps pefant & réfiftant. Les
vents, le retardement de la chute des corps,
nous montrent fa réfiftanee; les pompes, la
machine pneumatique, le Baromètre , nous
fbnt appercevoir fon poids.
L ’Air pe'fe donc fur l:a ibrface de la t ’erre.
Si aucune çaufe n’y occafionnoit des agitations,
des dilatations & condenfations, des additions
momentanées de matière; fa qualité de fluide
le tiendrait .toujours de niveau autour de la
Terre, comme la Mer: & fi la furface de la
Terre elle-même e'toit de niveau; le poids de
l ’air y ferait toujours le même partout.
Les prémières caufes générales d’inégalité
dans le poids de l’air fur la Terre, font donc;
les accumulations qui peuvent s'en faire dans
certains lieux., par les variations de la chaleur
qui le dilatent, ôe les vapeurs,qui.y montent,
dont la maffe, augmente la fienne, tandis
qu’ elles y refbent fuspendues. Mais comme
toutes ces caufes font pàflàgères, & produisent
également des plus: & des moins dans les
mêmes lieux,.le poids moyen de l’air dans eha»
que lieu ferait probablement à peu près le
même fur toute la furface de la Terre, fi &
furface étoit de niveau. Ainli le Baromètre*
qui marque le poids de l’a ir , aurait partout &
peu près la même hauteur moyenne : & e’eit
ainfi en elfet qu’on l’obferve au Niveau de la
Mer, Les différences qu’ il peut y avoir, étant,
petites, &• tenant d’ailleurs à des caufes trop-
compliquées pour en entreprendre ici l’examen;
je les pafferai fous filence*
Mais la furface du Globe n’étant , pas partout?
horizontale, le poids moyen de l’air ne peut
pas être partout le même. Quand nous mon»
tons depuis le bord de la Mer, l’air que
nous traverfons en hauteur, ceffe de pefer fur
nous,: Nous .devons donc voir le Bara-,
mètre- baiffer; & c’eft ce qui arrive : V. M.
prit la peine de le voir Elle-même, dans ce-
jour fi heureux pour moi, où j’eus l’honneüt
de mefurer en fa préfence la hauteur de la Pagode
de K è W par ce moyen.
Puis donc que le Baromètre baille à mefuro
que l’on monte; il peut fervir à méfurer de
combien on eft monté. Voilà ce que conclurent
les Phyficiens, dès qu’ils' obfervèrènt ce
Phénomène. . Cependant lorsqu’ils voulurent
comparer l’effet à, la caufe; c’e ff-à -d ire les ab*