
a un feiü de plus. Il ell de l’Abbé Pluche,
dans fon Speâack de ta Nature (ci). ,
Repréfentons nous avec l’Auteur de ce fyftê-
me, que lorsque Dieu créa la Terre, &c lui imprima
fcs premiers mouvemens , il la fit tourner
ilir elle-même de manière que le plan de
fon Equateur, étoit parallèle au plan de fon
Orbite; c’eft-à-dire qu’ elle s’avançoit dans fa
route annuelle en tournant fur elle-même,
comme une boule qui rouleroit autour d’un
cercle. Y.- M. comprend que dans cet état, la
Terre pre'fentoit toûjours au Soleil un Hémisphère
, aux deux extrémités oppofées duquel
étoient les deux pôles ; & que parconféquent,
cnfuppofant auifi fon mouvement Uniforme, les
fours étoient conftammeiit égaux aux nuits dans
toutes fes parties, comme ils le font encore
aujourd’hui fous VEquateur. Pârlà les courants
de l’air, & ceux des mers étoient parfaitement
réguliers : point de changement non plus dans
les faifons : & à l’ exception des régions voifi-
iies de l'Equateur & des Pôles, tous les autres
Climats jouïffoient d'une température douce»
d’un Printems perpétuel.
Dans ce prémier état, la Mer, fnivant notre
(a y Tome I I I . s de. Partie.
Auteur, n’étoit pas encore toute découverte;
elle étoit * e n . partie cachée & enfoncée
fous là furface de la Terre ; enforte qu’ il ÿ
avoit intérieurement de grands amas d ’r éw ,
qui s’entrecommuniquoient par un profond
Abîme.
Maintenant pour produire le Délugé &
toutes fes conféquences, il fuppofe feulement
que Dieu changea alors la pofition de Vdxe de’
la Terre. Je ne faurois mietix faire que d’ein-
[ pfunter fes propres expreflions pour décñré
Í les fuites de Ce feul changement
„ Une ligne déplacée dans la Naturel fuffit
I à Dieu > dit-il, pour en changer la face. II
[»/prit l’Axe de la Terre , & l’inclina quelque
| f, peu vers les étoiles du Nord. . . . . Tous
» les feux dtí foleil fe firent fentir en ce* mo-
„ ment dans un Hémisphère* & le froid le plus
» aigu dans l’autre. De la les reflerremens,* les
i „ débandemens, & tous les chocs de l’air. í)e
| » là les vents violens ; l’Atmosphère en fut
,, troublée. Ils fè gliflèrent entre les eaux de
a l’Abîmé & la voûte qui les couvroit t é s
[ j, eaux fijpérieures épaîfliè's ' par leur choé y fe
»» précipitèrent comme une toer ; ïés cataràdtes
i i , du Ciel furent ouvertes. La Terré ébrahiéd
n pâf taie fecouffe ùniverfelie,- fe brifa feus fejf
Ÿ i