
faire un feul pas plaufible vers fon but. Il l’eût
pu fans doute,: en y mettant aufïï peu de cohérence;
mais il eût fallu'imaginer une autre chaîn
e , que celle où il voyoit tout fi lié.
Je né puis finir à l’égard de cet objet ïahs remarquer,
qu’ il eft bien étonnant, que. fur des
Argumens fi peu réfléchis, le Dr. P r i e s t l y ., que
je regarde comme un véritable ami de l’Humanité
par le coeur, fe foit cependant avanturéfi incon-
fidérément, à tenter d’ enlever de. l’efprit des
Hommes la confiance en l’ Immortalité de leur
A m e : qu’il les ait voulu perfuader à toute forc
e , qu’ils font entièrement détruits après 'leur
Mort ; ne leur laiflant d’efpérance que dans la
Révélation Evangélique : tandis qu’il fait biea,
qu’elle eft plus généralement conteftée que l’Immortalité
de TA m e ; puisque déjà les Juifs, les
Mahométans & la plupart des Payons admet*1
tent cette dernière fans l’Autorité,du Ch,rijlianis-
me',&c tandis même,qu’ au jugement de quantité,
de perfonnes fenfées, il a affaibli , plutôt que
fortifié, le feul fondement qu’il laiffe aux ,efpé-
rances de l’H o m m e .
s Cette réflexion me donne lieu d’examiner dans
le Discours fui van t, la queftion de l a liberté d’écrire,
objet qui demande bien des confidérations,
& fut lequel notre Auteur eft encore fi tranchant,
qu’ il feinble qu’ entrainé par fies grands
iucCès dâns les expériences dePhy fiqué, il prétende
trop à rinfallibilîté iur tôut. ® '
DISCOURS XIV.
De la Liberté d’écrire dans les matières
philofophiques.
j j f e prendrai pour texte de ce Discours, un
(paflàge de la Lettre de Monfieur M oses M e n -
i delssohn à Mr. L a v a t e r , fur les disputes de
Religion. Je ne faurois m’appuier de qui que
ce fût que je respeétafle davantage; & quoique
j’aie toujours penfé comme lui fur ce fujet, j’ai
plus de fatisfaétion à n’être que fon Commentateur,,
qu’à expofer mes propres idées. Voici
donc ce que dit Mr. M endelssohn fur cet
important fujet (a)-
„ L a Loi de la Nature nous oblige fans dou-
l„ te à répandre parmi nos; fembjables noscon-
L npiiTances & le,goût de la vertu; & à extir-
„ per, autant qu’il eft en notre pouvoir, les.
» préjugés & les erreurs. On pouroit conclure
I» de là, qu’il eft du devoir de tout Homme de
„combattre publiquement les Opinions de Re-
» hgion qu’il regarde comme erronnées. Mais
|)i tous les préjugés ne font pas également nui-,
I («) ipan» uh AvertiJJ'ement à la tête de la trada&iva
Ifrinçoifc du PRBOOW, Amÿ, J773,