
preffe, & il n’étoit pas poflible de fonger à le
refondre.
En écrivant fur la Terre, je n’ avois pas un fu-
jet moins fécond. J’ai dit dans la première
Préface deftinée à cet Ouvrage, que depuis bien
des années nous nous en occupions mon Frère
& moi. Ce fut même l’occafion de tous mes
travaux Barométriques, comme je l’ai dit dan*
ŸIntroduâion aux Recherches fur les modifications
de PAtmosphère. Mais n’ayant mis en oeuvre
presque aucun de nos matériaux, nous éprouvions
cet effet de la plénitude d’attention, qui
borne les, développemens.
Tel étoit mon état, lorsque j’eus l’honneur
d’adreffer à la R e i n e d e x a G r a n d e
B r e t a g n e mes Lettres descriptives de quelques
Montagnes de la Suiffe. Entraîné par les
liaifons de cet objet avec la Géologie, j’entrepris
dans un fécond voyage de les développer
à S a M a j e s t é ; & je formai un plan conforme
à l’enfemble de la matière dahs mon efprit.
J’y fus engagé, parcequ’ il me parut que cet en-
femble pourroit être développé dans une fuite peu
nombreufe de Lettres : & cependant en voilà
cinq Volumes.
L’hiftoire de cette amplification fera maintenant
fort fimple. Je ne pus m’occuper d’un tel
objet, fans en être fortement faifi. Jefentis la
matière s’agrandir à mefure que j’écrivois. Je
retranchois beaucoup dans les commencemens ;
comptant de pouvoir tenir ferme : mais le fu-
jet m’entraina enfin. Je vis que je faifois un
Traité, & non une esquiffe de Géologie. Je pris
la liberté de le faire remarquer à S a M a j e s t é ,
qui voulut bien ne pas ralentir ma marche:
E l l e eut même la bonté dé me permettre de
deftiner ces Lettres à l’impreflion; & dès ce
mdment là , je me vouai tout entier à mon objet,
Dé là des voyages : de là cinq Volumes.
Je fuis bien loin cependant de regarder la forme
dt Lettres, & la lenteur des développemens
qui refulte de la manière dont cet ouvrage
s’ eft formé, comme des circonftançes que je regrette.
Mon Ouvrage, iàns doute, fe trouve par
là très éloigné d’une forme méthodique; mais
je doute que je cha,ngeaffe celle qu’il a , quand
j’aurpis encore à la fixer. Il eft vrai qu’elle
exige une Préface5 c’eft-à-dire, un piéambule
qui lie une multitude de branches à un méipe
tronc ; en montrant d’avance au Leéteur, comment
elles y tiennent par la nature de la chofe.
T’évite la forme d e Préface', mais je nediffimu-
le point, que ces Discours en tiendront liey. Je
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