
nous en appercevrons les effets ; & je vois en
gela la folution de toutes les difficultés gç
contradictions apparentes que nous trouvons,
lorsque nous vou lon s , à toute fo rc e , tirer des obje
ts de nos cinq Sens l’ explication du peu qui
nous eft connu de I’U n i v e r s .
Je reviens maintenant à notre queftion fondamentale.
Pourquoi ce refus d’admettre une
S u b s t a n c e particulière qui fente & fe con-
noijfe? pourquoi ees vains efforts pour expliquer
tout I 'H om m e par les Propriétés de la Matière
£ ce qui veut dire par la S u b s t a n c e qui fe
manifefte à nos cinq S e n s ) ? C’eftparce q u ’ on
s’ eft quelquefois répréfenté l’idée de. deux S u b s t
a n c e s dans l’H omm e , comme l’idée "de
deux E t r e s qui n’ avoient aucun r a p p o r t
l’un avec l’autre; & que concluant de l à , avec
raifon, que ces E t r e s ne pourroient en aucune
manière agir l’ un fur l’au tre , on a regardé
l’idée elle-même comme une contradiction.
Mais ce n’é toit là qu’ un argument ad hominem
qui n’ a voit de force que contre une idée confufe
de Spiniuatifme, & qui n’ eit rien contre le Syftê-
me que j’ai expofé. Je répété donc ma Propor
t io n avec confiance. , , Bien que les deux Subs*
m î a n ç e s qui compofont l’Homme, n’aycnt
i , aucun rapport çntr’ ellçs pap celles de leurs.
■'propriétés que nous connoiffons (favoir,chez
g l’une de penfer & de fentir, & chez l’autre
„ de compofer. le Monde phyfique) ; elles ont nom-
„ bre de rapports par des Propriétés d’un autre
„Ordre; rapports que nous ne pouvons recon-
„ noître d’après les Propriétés d’où ils dérivent,
„parce qu’elles échappent à nos cinq S e n s
„ en tout ou en partie ; mais que nous con-
„ noiffons par leurs effets,favoir Ÿaâion-èc réac-
„ tion (termes impropres fans doute, mais aux-
„ quels je n’ai rien à fubftituer) de l’ une des
¿ S u b s t a n c e s fur l’autre: d’où refulte, ce
„ que nous fentons fi bien, la connoiffance que
„ N o u s acquérons des objets extérieurs, leur
„pouvoir fur N o u s & notre pouvoir fur
„ eux
• Si dans les efforts multiplie’s qu’on a faits
pour expliquer tout I’H om m e par la Phyfique,
j’avois feulement entrevu la poffibilité de cette
explication; elle eût fans doute diminué ma
confiance dans le Syftéme que j’expofe, à'propor-
tion du degré de cette poffibilité : j’aurois, en un
mot, fuspeCté plus au moins, que ce que je fens fe
paffer chez moi pourrait n’être qu’une illufion.
Mais corçme tout ce que j’ai lu & entendu fur
ce fujet m’a paru à chaque pas contraire à la
faine Phyfique , je me fuis attaché d’autant
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