
dit-il ; „ c e n ’ eft pas en prononçant entre vous,
„ qu’ il faut chercher à vous mettre d’accord ; car
„ je n’ y réuflirois pas:il faut vous éclairer ” . Il les
mena derrière le Théâtre dés M a r i o n n e t t
e s , & leur montra qu’elles étoient mues par
des H o m m e s .
C’ eft ain fi, qu’ etn confidérant feulement l e s
H o m m e s , & non pas S o i , on p o ü rro it
s’obftiner à ne les regarder que comme des
A u t o m a t e s ; fans rien comprendre n éan t-
moins à cette affertion. M a is que l’ on fe con-
fid è re , comparativement à toute idée c la ir e de
Méchanique, & l’ on verra û l’on peut relier
un moment dans cette opinion.
•Cette contemplation du F a it , renverfera tous
les argumens de la fübtilité. Car alors nous
ferons derrière le Théâtre , & nous fendrons
la différence, de la M a r i o n n e t t e à l'Au-
t o m a t e . L e C o r p s de ? Homme eft une
M A R ï o n n e t t e , que quelque ch o fe de différent
de ce C o r p S fait mouvoir : j e le fens
ch e z M o i; & tous les apperçus & le? préten*
dus pojjîbles, ne font rien’ contre ma conviction.
Toutes les fois qu’ on s’ obftine à chercher des
lumières fur les faits par le Raifonnement,
Rulieu de voir quand on le p e u t , on a tort : car
pn fe jette dans l’Qcean du doute. Qi\ fe çon -
duit cependant a in fi, quand on raifonne fur
S o i , fans S’examiner : c’ eft brifer fa pierre de
touche, fes co u p e lle s , tout fon A tte lie r d e ch y -
m ie, & vou loir connoître les Métaux par le
Raifonnement U n exemple aidera à me faire
comprendre.
je vois q u e ,p a r une étincelle, une Ville peut
être embrafée: je vo is aüfli q u e , par le fourire dédaigneux
d’un Miniftre parlant à un autre M i-
niftrë, une V ille & v in g t Villes peuvent être
réduites en cendres. A ne juger que d’après les
Yeux de mon C o rp s , une étincelle & une gejle
dédaigneux, font également des Phénomènes phy*
jîques ; & en ne confidérant que par lèurs faces
extérieures, les deux derniers Ejfeâs femblables,
& leurs liaifons "avec ces premières Caufes, je '
pourrois fo u tèn ir , que tous les intermédiaires de
part & d’autre font également phyftques: on ne
fauroit mêmem’ oppofer rien de démonftratif, tant
qu’ on s’ en tiendroit à ? extérieur ; parce que la
liaifonde laCaufe à l’E ffe t, dans les deux cas , eft
également inconnue. Mais mon S e n t i m e n t
fe trouve dans la chaîne des effets qui ont produit
l’un de ces Incendiés; & cè feroit bien en
vain q uW voudroit entreprendre de me per-
fuader, par de fubtiles hypothèfes , que le fen-
timent que me fait éprouver un fourire dédale
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