
que: c’ eft-à-dire de favoir, fi ces fyftèmes
expliquent l’état de notre Terre. Si quelqu’un.
d’eux en approchoit, ce feroit le cas alors de
favoir s’ il eft conforme ou non au récit de
Moyfe. Mais fi la Phyfique les rejette; cette
recherche feroit inutile, & ne feroit qu’entraver
notre marche.
Je rafiemblerai auifi le plus , qu’il me fera
pofiible, les opinions d’un máme genre qui
doivent être comparées aux mêmes phénomènes,
fans trop m’arrêter à ce qui diftingue
chaque Auteur, ni à fes erreurs particulières:
ces détails ne font néceflaires que quand les'
fyftèmes approchent aflea du vrai, pour qu’il
importe d’en déterminer le degré: hors de là,
la vérité ne gagne rien par de plus longs examens.
Lorsqu’un fyftème n’eft pas diété par
la Nature même; lorsque entraîné par quelques
phénomènes particulier, l’obfervateur les
généralife trop tô t, fon imagination fait les
rempliflages, & laiffe le plus fouvent échapper
des traits qu’on peut tourner contre lui-même.
Ces contradiélions font pour l’ordinaire les
parties les plus faillantes des réfutations; & ce
/ font auifi les plus commodes, lorsqu’on veut
attaques des Thèfes, ou réfuter VHomme. Mais
il eft bien rare que ces fortes d’argumens ai
I bominem, avancent la découverte de la vérité.
I Souvent même ils la retardent ; car il eft très
I poflible qu’un homme ait raifon dans le fond »
I & qu’il tombe dans quelque erreur en défen-
I dant fa caufe. J’éviterai donc cette route ,
I & n’examinerai dans chaque fyftème que les par-
I ties qui me paroitront eflentielles; ce qui quel-
I quefois me fera perdre de vue les Auteurs, &
I réunir leurs opinions fous des clafles générales.
Je pourrois par exemple, n’en faire presque
! qu’une feule dé tous ceux qui jusqu’à préfent
I ont attribué au Déluge la configuration extè-
I fleure .de notre Globe. J’ai eu l’honneur de
Ifaire obferver à V. M., qu’ en général ils
I ont évité de fuppofer nne création d’eau nou-
I velle & fon anéantiflement. Ou trouver donc
I afiez d’eau pour couvrir les plus hautes Mon-
I tagnçs? C’eft dans des rêfervoirs intérieurs : vo i-
I là la fource commune. Cependant comme il
I y a aflèz de différence dans la manière d’ouvrir
I & de renfermer ces réfervoirs, je crois devoir faire
I connoitre ces fyftèmes à V. M. avec un peu
I plus de détail.
Pour lui en donner une idée bien nette,
I j’en extrairai quelques uns, des extraits mêmes
I qu’en a fait Mr. de Buffon dans fa Théorie 4e
I h Terre. Il y auroit fans douté bien de fa
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