
couche d’ eau de 33 à 34 Pie&> Voilà donc tout
pe que PAtmofphère pourroit fournir, en la
fuppofant même toute d’eau. Or connue çette
couche de 33 pieds s’éeoulcroit bientôt dans le
lieu le plus bas; e’ eft-à-dire dans la Mer: fi
nous fuppofons que la furface de la Mer ety
la moitié' de celle du Globe; nous trouverons
que toute cette eau raflemblée dans la Mer,
n’éléveroit fon niveau que de 66 pieds. Qu’efU
çe que cela pour couvrir le Globe? Qu’auroit-
je à craindre ic i, par exemple, à 13 ont 1400
pieds au deflùs du niveau de la Mer? Ce çalcul
pli fans aucune équivoque, & montre incontestablement
que le Déluge ne peut-être-explique'
par la chute de toute l’eau fuspenduë dans
l’Atmofphère.
Avant d’ aller plus loin , je dois prévenir
une réflexion que j’ai ouï faire plufieurs fois.
Le Déluge univerfel, dont Moyfe fait mention,
fut un miracle: il ne faut donc pas en juger
par les régies générales de la Phyflqne.
Sans doute qu’ un miracle, dont i’efienee eft
d’être produit pas l’intervention fpéciale de la
Divinité, ne doit point être jugé par les mêmes
régies qui les phénomènes naturels. Mais
les miracles mêmes peuvent avoir leurs régies à
nos yeux: & ces régies, nous, les formons,
comme à l’égard de tous les autres objets fut
lesquels notre jugement s’applique, en confît
dérant l'enfemble des chofcs de même genre.
Ainfi, en jugeant de quelle nature eft l’ intcr-
yention de la Divinité dans les miracles, par
l’enfemble de tous ceux dont les Hiftoriens Sacrés
nous ' ont fait le récit, il paroit qu’Elle
s’eft bornée ; ou à la fmpenfion des Loix
générales de la Nature, comme lorsque Jéilis-
Chrift marcha fur l’eau; ou même feulement
à çelle de l’enebainement naturel des caufes,
Comme lorsque des malades furent guéris, &
que des morts reflusèitèrent.
Qu’un malade guérifl’e , il n’y a rien là de.
contraire aux Loix de la Nature, telles que
nous les appercevons. Il n’eft pas non plus
contraire à ces Loix aux yeux de notre raifon,
qu’ un mort refluscite : car . tout affemblage qui
a exifté une fois, peut exifter encore ; les parties
intégrantes des Etres , ne fe détruifent pas
par leur féparion; & toutes leurs combinai-
fons & ieurs modifications peuvent fe répéter.
La ïéfurreétion.-en un mot, n’eft pas plus mi-
ftérieufe pour nous, que la naifîànce. Nousne vo-
• yons donc qu’une fuspenfion dans l’enchaincmcpt
naturel des caufes, lorsqu’un Envoyé de Dieu,