
dit auxmalade, fois guéri, au mort, rejpufcite,
& que l’effet fuit fon ordre.
Il paroit, donc que tous les miracles dont
les Auteurs facrés font mention, peuvent-être
rangés ¿¿us ces deux Gaffes; la fuspenfion des
Loix de la Nature ; ou cette de l’enchainement
naturel des caufes. Nous n’en voyons point
furtout, ou il y ait eu de nouvelle création, ni
d’anêantijfement (a), Auifi les Phyflçiens Chrétiens
eux-mêmes répugnent-ils à admettre, pour
explication du Déluge, la création d’une quantité
d’ eau fuffifante pour couvrir le Globe ter-
reftre, anéantie enfuite, ou même Amplement
retirée quelque part, pour le rétabliffement du
genre humain. Ils cherchent à trouyer cette
pau dans la Nature; & ils n’admettent l’intervention
de Dieu, que pour la tirer de fes ré-
fervoirs, au moment où II voulut détruire des
races dégénérées, pour repeupler le Monde de
nouveaux habitans.
Mais A le Philofophe Chrétien fe contente dç
(a) On m’obje&er» peut-être la multiplication des pains\
& furemerit je ne ferai pas ce que je désapprouve dans
quelques Théologiens, en répondant par une explication.
Mais il eft aifé de concevoir que cette proviiion de pain
put fe trouver là de bien rips manières, non fans mira*
d e , mais fans une nouvelle créations
fejetter des explications du Déluge contraires
à l’idée qu’ il s’eft faite de la manière dont la '
Divinité intervient dans les miracles; l’ incrédule
ne s’arrête pas là : il refufe d’admettre le
Déluge, comme étant impoifible fuivant les
Loix ordinaires de la Nature ; & il regarde
même le récit qu'en fait Moyfe > comme une
raifon de refufer créance à ce prémier de
nos Hiftoriens facrés.
L’opinion de l’ Incrédule ne fait rien faiis
doute à la nôtre; mais elle ne doit pas
nous être indifférente. Nous regardons la
Réligion Chrétienne comme un des plus grands
biens de l’humanîté, le feul même qui puiffe
nous rendre fûrement notre exiftence précieufe..
Et combien cela n’eft-il pas vrai ; puisque nous
le fentons dans le bonheur même ! puisque V. M. .
le fent au milieu de tous les biens temporels
que les humains peuvent déflrer ! Nous devoris
donc, autant qu’il nous eft poAible, écarter les
obftacles'* qui empêcheiit les Incrédules d’ en
éprouver la douce influence; & chacun doit
prendre fa portion de la tâche, fuivant la nature
de fes talents, de fes lumières,- ou de fa
pofltion.
Le Théologien embraffe tout , il défend la
morale les dogmes & les faits. Mais cette tâ