
M o i , ni chez les autres H o m m e s , aux
changement de celle qui frappe mes Organes,;
& parcoqféquent la deftruâion d’un Corps humain
n’entraîne point celle de I’E t r e quiavoit
confidence de fioi: on n’ a aucun ombre de fondement
à le fuppofer. Je demande donc fi quelqu’un
conçoit, „ qu’une Subftance quelconque,
„ entant qu'étendue, impénétrable, inerte, dm-
„ fiible, dure (a) (Cc’eft tout ce que nous pouvons
„ connqître de primitif dans la Matière ) ou
„ douée d'autres .qualités dérivées de celles-là,
,, puiffe appercevoir ni fientir .quoique, ce foit.?”
Et fi, au contraire il n’eft pas aufli évident qu’aucun
A xiome;,, que l’Etre qui a des idées, ou n’efi
„ point cette. Subfilance, ou n’a pqint ces idées
„ en conféquence d’aucune des qualités par, les;-
, , quelles nous connoifibns cette Subfilance. dans
„ la Phyfiiquel ” Si telle eft la décifion de notre
Entendement, il en réfultera ; „ que cet Etre
„ qui /enichez nous, njeft pas d.eftruétible à la
„ manière dont les corps le font; & qu’ainfi la
„ mort des hommes ne nous dit, rien, quant à
„ la deftrudtion de cet Etre ”. Telle eft la principale
propofition que je défendrai contre les
Argumens du Matérialifime.
On oppofe d’abord,que la Matière peut avoir
des propriétés que nous ne connoiilons pas, d’où
( a ) J’*i déterminé le fens de ce mot à la page X87.
cette faculté de fientir pourroit découler. A quoj j l ‘ % ' i
je reponds Amplement, que ce n’ eft donc pas
}a même efpèce de Matière qui çompofe ce qui
phez l’Homme frappé mes fiens, & dont la Fhy?
fiique s’occupe: que c’éft une autre Subfilance'
f)ire que c’ eft de la Matière avec d’autres propriétés,
n’eft qu’ une dispute de mots. On
pourra me dire ainfi, que le bois eft une efpè-
çe de m a r b r e& l’on aura incomparablement
plus de raifon; car le bois & le marbre ont
nombre de qualités fienftbles communes, tandis
que l'Etre qui fient & fes Organes, n’ont rien de
pareil qui leur foit commun.
Par là fc manifefte la futilité de la dispute H n f lB H
fiir cette queftion : „ Dieu ne pquvoit-il pas
„ douer la Matière de la faculté de fientir ? ” Si * S i
ç’eft entant qu’impénétrable, étendue, inerte, di-
vijible, dure; en un mot entant qu’appartenant
aux phénomènes phy ftques ; je réponds hardiment
quenon; parce que Dieu ne peut pas faire des
chofes cqntradiftoires. La faculté de fientir ré-
fultq néceflairement d’une certaine manière d’ être,
qui ne rçnferme nullement les idées qu’on
peut fe former de la Subfilance qui compofe le
Mm onde phyjtque. Attacher des qualités à un' e H
Subfiance, n’eft point du tout une çhofe arbitraire.
La Subfiance exilante, qui n’a jamais
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