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l’ordre & le deffein qui y régnent, ni enfin
aucun dés Etres fenfiBlés qui en jouiifent.
, ,Qu’ on ne dife pas qu’en ïntéreffant. lé Coeur^
je. cherche, ou je m’expofe , à offusquer là
Raiion.: car. 1?S argument font diftin&s des
mptijs.Ae les examiner ; & dans ce que je viens
de dire il n è s ’agiffoit que de ces motifs'. On
ne iauroit douter, yu l’ inattention fî'ordinaire
de l’Homme, qu’ il ne foit toujours néccfîaire
de lui faire remarquer le degré d’importance
des queftions .qu’on traite; afin qu’ il y proportionne
fon . degré d’attention aux argumens ,1
avant que de fe rendre. Si dans une Caravannc
.qui traverfe des déferts , quelqu’un vouloit
engager fes compagnons à for tir dè la routé
battue ; tandis que d’autres troüveroient Cet
avis, non feulement niai fondé, mais dangereux
: ceux-ci ne devroient-ii pas joindre aux
preuves du peu;de folidité de l’autre .avis, lès
confidérations tirées des dangers auxquels on
s’ expoferoit, & des avantages qu’on perdroit,
,en fe déterminant à le fuivref
Par ce quç j’ai dit ci-devant, oh peut déjà
apperceyùir à quoi fe réduit ce nioÿèn qu’on
qroypit fi vi&drieux contre l’exifténce d’uné
Intelligence fupréme , & celle d’une fubftance
diftinfte du Corps dans l’Homme ; favoir:
que ce qui n’cft pas Matière, ne faurcdt agir
„ fur la Matière ;‘ ni réciproquement ” . Car
dés que nous1 n’appellerons E/prit, qü’ün Etre
dont nous Tentons l’exiftence par là nôtre, fans
en connoitre la nature ; & Minière, un autre
Etre dont 'le s propriétés tbnnvù "iroriftitneni
aftûellement lé Mande pbyjtque', nous n’avons
aucune raifon de nfer qu’ils ayent entr’éux des
rapports. Tout nous dit au contraire qu’ils en
ont ; car nous en fentons les effets, quoique
nous ne foÿons pks en état d’ën difcernér la
nature : &r houx né le fommes pas, parce que
ces rapports ne font pas des objets de nos
Sens.
Ces Etres peuvent donc avoir, & ont mêmé
¡certainement, des Chofes communes que nous
ignorons , par lesquelles ils agiflent l’un for
l’aùtréf L’ün n’eft pâs fautré';0 & à cet égard
nous ne faurions avoir de ddute fondé. Mais
de ce que l’un n’eft pas l’autre, & rrïéme de
ce qu’ ils différent èlfentiellement, ’ il ne s’en
fuit nullement qu'ils n’ayént aucuü rapport.
Je mé borne à ' ceia, & c’ en eft affez pour
dëtruirè l’argument duquel je l’oppofe. Ce font
les efforts d’ünfe ràifoh anibitiéiife, qjtu ont produit
dés tqâtatiyes' d’explications fdhiièlles de