
la cobéjîon qui en,lie les parties, il avoit compta
Ûir l’entrelacement des fibres, pour conferver;
les~ corps des animaux & des végétaux. Une
fibre,, ai - je dit n’ eft autre chofe elle - même
qu’un corps formé par la cohêficM: & j’ai coin,
paré aux folutions du malade imaginaire, celles
des Philofophes qui imaginoient des fucs pi.
trifians pour former les pierres, comme fi ces
fucs n'avoient pas befoin: pux- mêmes d’unt
qaufe qui liât leurs particules entr’ ell es,.avant
qu’ elles puffent fèrvir à -lier les parties plis
grolfières des corps. Cependant ce ^ que fat'
mis à la place de tout cela, femble aufli n’être
qu’ un mot ; la çohéfion.
Mais, M a d a m e ,11 y a cette différence ,çfc
tielle dans la Théorie ■ de- -la ' formation 1 des
corps, entre la çohéfion, & les glus ou l’idêi
vague de fibres, que ces derniers mots expriment
tout au plus des Ilypothèfes, au peu.
que la çohéfion eft qn faitf, ~ . ,
Quand Nezvton expliqua le s .. mouveir.etô|
des Affres par la Grawré,-,il, n’entendit poinfl
faire une Hypothçfe y iL part oit. d’un fait : des
corps, d ifo it - il, tombent fur,la Terre, la Luni\
y tombe continuellement aufli y fi elle ne tomkcit
pas fans celle, elle feroit bientôt loin de nous s
ffi chute çompenfc à chaque inffant, fa tendance
IE ettre XIX. DE 1 a T E R R E 301
à fuir; & c’ eft ce qui la fait tourner autour
de la Terre. Ainfi tombent vers le foleil, & la
■Terre elle-même, & les autres Planètes; ainff
mombent tous les corps les uns vers les autres*
k c’eft p a r ’cette tendance générale, combi-
inée, avec des impulfions particulières reçues .
L u e fois & qui fe confervent, que l’Univers fe
■neut avec l’ordre que nous admirons. New--
mon décompofa le mouvement de-la Lune autour
de la Terre, & détermina pour combien
§r entroit fa çhute dans chacune de fes pofi-
|tions. Paflànt enfuite aux mouvements des
Wlanétes, fi bien déterminés par Kepler avant
lui, il trouva enfin ces belles Loix de la Gra-
mité, qui ne font point non plus des Hypothè-
■Tes, mais des faits. En partant de ces faits,
Ion explique toute l’Aftronomie gépmétriqüe,
Jcette Science fure, qui prédit un fiècle à l’a-
Jvance, que Venus paffera à certain tems devant
le Soleil, ■ ■ t De ces premiers faits découle néceffaire-
fcnent; que lorsque les corps fe touchent, ils
■doivent réfifter à être féparés. Car fuivant lés
\Loix de la Gravité, plus les corps font déjà
¡près les uns des autres, plus leur tendance à
Rapprocher eft grande. ' Elle eft donc à fon plus
haut période, lorsqu’ils fe touchent, ■ ■ Mais