
arrêté, font plus générales; & en continuant
à les déveloper à A- M. Elle aura lieu de voir
plus diftinétement, quelle diftance il y a de
Vobfervateur fimple, au Philofophe obfervateur.
Il fe préfente furtout ici un exemple frappant,
de la différence qu’ il y a entre les yeux
du corps & ceux de l’entendement dans l’é-
tüde de la Nature. Tout le fyfième de Wood-
ward s’appuie fur ce qu’ il dit avoir conftam-
ment obfervé dans l’arrangement des couches
dont la Terre' eft compofée, que les matières les
plus légères font toujours audeilus des plus pe-
fantes, par gradation. C’eft de là qu’il conclut,
que toutes les matières de la Terre ont
été mêlées dans l’eau, & qu’elles fe font en-
fuite dépofées fuivant l’ordre de leur pefanteur
fpécifique.
Sa manière d’expliquer ce qu’ il a vû à cet
e'gard eft fort vague. Il prétend en général,
que fi l’on creufe un puits, & que l’on prenne
un certain volume de la matière qui compofe
chacune des couches diftinétes que l’on perce,
ce même volume péfera de plus en plus, à
mefure que les couches feront plus enfoncées..
Puis il décrit vaguement ces matières, & dit
par exemple, que l’on trouvera les marnes, les
craies ou les fables, audeffus des marbres des
granits, &c.
Je ne me propofe pas d’examiner ici le fait;
je veux lui accorder pour un moment l’ordre
qu’il fuppofe dans les couches aétuclles
de la Terre; afin de prouver d’abord à V. M ;
qu’en fuppofant qu’elles fuflent réellement rangées
aujourd’hui dans cet ordre, il n’auroit pas
plus de droit d’en conclure., que lorsque les
dépôts fe font faits, la matière originaire du
marbre, par exemple, qui aujourd’hui àyolume
égal péfe plus que la craie, fût alors plus
pefante que la matière de, celle-ci,
Son erreur à cet égard vient de ce qu’il n’ a
point réfléchi fur la manière dont fe fait la
pétrifcation. Il ramollit d’abord les pierres
pour y faire entrer les coquilles, fans bien
connôitre l’agent qu’il y employé ; -& il les
durcit epfuite, fans réfléchir au comment. C’ eft
ce qui l’a empêché de comprendre, que les
matières qui péfent le plus aujourd’hui, pour-
roient bien avoir été originairement les ; plus
légères. Ceci me donnera lieu d’entretenir V.
M. de la pétrification, qui tient, par- une eaufe-
commune, à l’organifation la plus intime de
l’Univers, s Je ne parlerai que de la formation
des marbres ou des pierres à chaux en général,