
fer, que l’Homme eft esclave, s’il foumet fa
volonté' à autrui; qu’ils n’ont de fureté que
lorsqu’ils voyent tout par eux-mêmes; que
les plus grands des malheurs les menacent,
s’ ils perdent de vue ceux qui les gouvernent.
De chaque côté on ne croit voir d’équilibre,
que lorsqu’on à une prépondérance décidée, Et
comme les forces morales ne fauroient avoir
d’ équilibre réel que dans le repos; dès qu’on
a une fois perdu cet heureux équilibre, il n’y
a plus que combats, victoires, mécontente-
mens, recherches des moyens de fe relever,
& de nouveaux combats. Ce font là les eau-
fes les plus innocentes des conflits que produit
la Politique', & pour une ombre. Quant aux
caufes plus impures; elles font auiïï variées &
inconftantes, que les intérêts d’hommes qui
fe font fait de grands befoins.
Tels font les dangers des Villes. Heureufes
celles qui favent les prévoir & s’en garantir!
Ils devienneht à bien des égards les mêmes ¿
la Campagne, fi le Peuple s’y gouverne, ou veut
s’y gouverner par lui-même : mais c’eft un cas
très rare, & qui ne peut fubfifter longtems
que par des pofitions fi particulières, qu’il
n’eft point néceflaire de s’y arrêter.
Les Villes, par toutes ces coafidératïons, De
Iront donc pas les inftitutions les plus heu-
■eufes pour l’Humanité ; & parconféquent,
le ne feroit point les Villes qu’ il faudrait avoir
èn vue dans la population des terres défçrtes.
Il ne faut fongef qu’à y établir des Colons t
« t à les engager à y refter. D’eux, qui déjà
feront heureux,par la fimplicité, la certitude
Ile leur fubfiftance & la règle, naîtront d’elles-
fnêmes des Villes heureufes.
I Je m’arrête ; parce qu’aller plus loin feroit
traiter ici tout mon fujet. J’ai voulu
feulement montrer, que tous les détails épars
qu’on trouvera dans le cours de pies Voyages,
tes de l’ occafion, tiennent cependant au mê-
«ne but. Je le répète : le plan de la Providence
dans le perfectionnement de la Terre,
èft étendu & s’exécute fucceiTivement. Les
hommes y font des Agens intelligens: les eau«
tes phyfiques les précèdent, & ils les fuivent,
■nais avec choix. II faut donc qu’ils réfléchis-
Sent. Je p’ai d’autre but que de les y enftager,
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