
tion en lui adreflant la parole, il ne pourroit
réfléchir fur ce qu’ il doit faire en confe'quence
de leurs informations. C’eft là ce que font mille
fois les Organes, à l’e'gard de,l’Homme qui mé-
âite. Si VAme éprouve par là des fenfations
qui la détournent ou l’inquiètent, elle ne fau-
roit fe fentir elle-même, ni réfléchir avec le dé-
gré de vivacité & de netteté qui réfulte du
çalme parfait dçs Organes.
Telle eft la façon de voir que j’oppofe à
Celle du Ma'érialifle dans le même phénomène.
On cite en faveur du Matérialisme les fe cours
matériels dont a fouvent befoin celui qui méditt
ou travaille à quelque compofition. Voltaire
buvoit prodigieufement de %caffé quand il corn-
pofoit, d’autres ont befoin de vin, un plus
grand nombre de tabac; c’eft, d it -o n , parce
que cela ébranle les fibres du cerveau, qui pré-
fehtent alors des images au Poète, au Muficien,
au Peintre &c, J’ajouterai à ces cas, que
Leibnitz s’ étendoit de fon long fur le plancher,
quand il vouloit méditer profondément; & $j
j’étois à citer, je. parlerois de chofes tout auffi
fingulières qui opèrent fur moi en pareil cas,
& fur lesquelles je me fuis étudié; mais j’ajouterai
du moins le Phénomène des Montagnes,
& je dirai du tout enfemble ; „ que ce font des
£ ) iS C O Ù R S j f i D E i/A T Ë R R E . I$ $
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inquiétudes réfultantes des Organes, qu’ on fou-
„ lage par tous ces moyens ; inquiétudes veu x -
je dire, que l’Ame éprouvoit par Certains
^ états du Corps, auxquels on remédie pat
„ quelques moyens méchaniques oü phyfiquGS.’
¡On ne fait donc par là que mettre le Corps
tdans une aifiette tranquille, afin que l’Ame foit
[plus libre. Donnez moi de l’ opium5’ , dira
¡un homme tourmenté de la goûte; „ j’ai be-5
L foin de réfléchir, & la douleur ih’cn empè-
L che” . Ainfi fe Conduiroit encore le Général
que j’ai pris d’ abord pour exemple. „ Amufez
L vous ailleurs,” diroit- il à fes Aides-deje
amp; ,, vous faites un bruit terrible autour de
L de moi & m’empêchez de réfléchir.” Peut-*
être ne faifoient - ils que chuchoter.
i Si nous ne conûdérons cet objet que hors de
nous, & que nous n’en faifions qu’un fujet de
I rationnement, je.conçois que chaque parti peut
I reclamer ces mêmes phénomènes; & comme je
[ne veux pas m’y arrêter plus longtems, je ne
[demande ici que la parité. Quand à moi-mê-
I bte, lorsque j’étudie ce qui fe pafle alors ait
■ dedans de moi, je fuis bien loin de l’admettre;
■& c’eft là dfcfius que j’ai réclamé le témoin
lign a ge d eR o u s sE A t r . Je pourrois en reclâ-
I [met cent autres. Mais je fais bfen efi
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