
marqué ce qui fuit, depuis la publication de
mes Lettres (a).
„ Je puis vous annoncer que pluûeurs Corps
„municipaux de ce Pays, à commencer par
„ celui de la Capitale, ont exécuté quelque cho-
„ fe de pareil à ce que rvous indiquez. La di-
„ fette des années 1770 & 1771 nous apprit
,, que ces terreins vagues, fur lesquels les bes-
„ tiaux alloient mourir de faim, pouvoient,
„ avec un peu de travail & d’ engrais, fournir
„ aux hommes une nourriture abondante. On
„ en céda des parcelles aux plus pauvres parti-
„ culiers, à ceux qui n’ont point de terrein. Ils
„ y plantèrent des légumes, & en particulier
„ des pommes de terre; deforte que .cestmor-
, i ceaux qui étoient les moins produétifs poffi-
„ bles, font à préfent employés de la manière
„ la plus féconde de toutes v
(Voilà qui montre l’immenfe avantage des petites
pofleilions pour l’entretien d’un plus grand
nombre d’hommes; & voici un des moyens de
les conferver.} , . ...........
„ C e ne fut point une aliénation. Si le Corps
„ de Communauté fe lût dépouillé de fon droit,
„ le particulier propriétaire aurait pu. hypothè-
„ quer ou aliéner ce fonds, & retomber au mê-
„ me point de mifère: il aurait pu auiïï, par
„ héritage ou autrement, raiïembler plufieurs
„ de ces petites propriétés; & ces petites ad-
„ ditions à des biens plus confidérables > n’ au-
; „ roient plus produit le Soulagement auquel el-
| „ les étoient deftinées. Le bail a été fait pour
! „ moins de 10 ans ; car vous Savez que les baux
| „ de 10 ans 011 plus, n’ ont pas lieu dans notre
„ territoire, non plus que dans celuti de Genè-
I „ ve ; la Loi les regardant comme une aliéna-
„ tion, & les Soumettant à la redevance du
i „ Laud envers le Seigneur de Fief..
„ Par cet arrangement , ces parcelles de ter-
„ rein font devenues le patrimoine, non de Fin-
„ digent, mais de Pindigence ” (Je fuis fur que
le Leéteur fentira ici comme moi. Voilà en fix
mots la fubitance de tout ce que j’ai dit. Et
voici des réflexions très fages, que je ferais
bien fâché de contredire. Si quelqu’une de mes
exprefiions l’avoit fait, ce ferait contre mon Sentiment.
)
„ Ces parcelles de terrein font devenues le
„ patrimoine, non de l'indigent, mais de l’indi-
„ gence. Pourvu néantmoins que cette indigen-
„ ce foit laborieufe. Il me paraît que l'indi-
„ gence parejfeufe ” ( c’eft ici le fens ordinaire