
endroits des Collines qui féparent ces deux Lacs,
des fontaines, dont les eaux en fe divifant,
vont fe perdre dans l’Oce'an d'un côté', & dans
la Me'diterrannée de l’autre; elles arrivent à celle-
ci par le Rhône en tombant dans le Lac de Genève,
& à l’Océan par le Rhin, en fe verfant
dans le Lac de Neufchatel. Nous pouvons encore
eftimer par ces mêmes obfervations la hauteur
des fources du Danube; car il reçoit la plus-
grande partie de fes eaux des mêmes réfervoirs.
Et en joignant l’ immenfe cours de cette Rivière
à ceux des deux précédentes, nous avons le
Nivellement presqu’çntier du fol de .toute l’Europe;
& avec c e lu i- là , par des conféquenees
très naturelles,, celui de notre Globe..
Nous pouvons donc compter affez fûrement
que les Plaines les plus élevées , nont pas beaucoup
plus de 200 Toifes au deffus du. Niveau
de la Mer. Et que font 200 Toifes, que fe-
roient même 300 T o ife s d ’ élévation fur l’éten-
duë immenfe de nos Continens? fi l’on en, em-
lçvoit les Collines & les Montagnes, ces différences
ne produiraient que des inflexions presque
Infenfibles.
Si des plus grandes élévations des Plaines,
nous paffons à leurs plus, grands enfoncemens,
la régularité nous frappera encore davantage.
Dans toute l’étenduë des Continens, (fi l’on
excepte la Mer Cafpienne & ces grands Lacs
du Nord, que je ce cannois pas) non feulement
iln ’y a pas la moindre apparence de crevaffe *
ni d’éboulement, mais on ne voit aucune Plaine,
aucun Vallon, fitué en avant dans les Terres,
qui s’abbaiffe jusqu’au Niveau de la Mer
Les Rivières encore nous le prouvent; elles ÿ
auraient formé des Lacs * car pour arriver à la
Mer il leur faut de la pente ; & fi elles
avoient rencontré quelque part de tels enfoncemens,
il auroit fallu qu’elles les euffent remplis
avant de pouvoir couler de nouveau.
Les Phyficiens qui n’admettent pas la Chronologie
de nos Livres Sacrés, & qui par là,
peuvent accorder à là Nature des millions de
fiécles s’ il le faut, polir qu’elle puiffe agir itiî-
Vant leurs fyftèmes, ne fe croiroient pas ein-
barraffés d’expliquer cet état des Continens,
Les Rivières, diraient-ils, font les ouvrières
qui les ont façonnés tels qu’ils font aujourd’hui.
Elles ont abbaiffë les Montagnes, &
comblé les Vallées au moyen des matériaux
qu’elles en ont détachés.
Lès Rivièfes fans douié ont comblé queî-
? a