
L E T T R E XXV.
jguite de Vexamen des effets attribués au
jnouvement des Mers d’Orient en Oc-
pident» I l ne -peut en rèfulter des
Çontinens Jemblghles aux nôtres
L a u s a n n e le 9 Janvier ?77<5-
m a d a m e
Jj^ilans ma Lettre précédente fa i eu l’honneur
de montrer à V. M. que nos Çontinens ne
peuvent recevoir à leurs côtes Occidentales les
terreins provenans de leurs côtes Orientales ;
çe qui prouverqit déjà ‘ fuffifanjment que ce
n’ éft pas ainü qu’ ils ont été formés. Cependant
comme ç’ eft en général, de l’ action lente
des eaux, qu’ on paroit avoir attendu le plus,
pour expliquer l’état aétuel de la furface de
¡4 Terre, il ne faut négliger aucun examen.
Suppofons donc encore que l’Océan charie des
matériaux fur les côtes Occidentales, fans nous
enquérir de quelle part ils viennent ; & voyons
s’ils pourront former des Çontinens femb'lables
aux nôtres.
Mais ic i, plus máme que dans les deux
prétendues opérations précédentes, j’ai peine
à comprendre ce qu’on a voulu dire. Quoi!,
les vagues en venant fe brifer fur le rivage, le
flux en s’y élevant de 1 5 , ou 20 pieds, fe-
roient dea Montagnes élevées de mille, deux
mille, trois mille Toifes au deffus du niveau
de la Mer! En vérité l’on n’y a pas réfléchi.
Il me femble que j’ai tout dit à cet égard
par cette feule réflexion; ou plutôt, il femble
qu’il n’y avoit rien à dire. Cependant comme
ce fyftème a eu des partifans célébrés, je ne
dois pas le traiter à la légère. Il faut avoir
de bien fortes raifons contre de telles autorités:
plus la réfutation paroit fimple, plus il
femble qu’on devroit l’avoir vuë. Il faut donc
la tourner en tout fens, pour juger s’ il n’ y a
point de face cachée , & fi . cette funpliçité
n’eft point feulement apparente.
Quand nous avons trouvé jusqu’où nos ouvrières,
les Vagues & la Marée peuvent atteindre,
nous fournies obligés de conclure que
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