
vent de fon côté; c’eft-à-dire que dans ces
deux points des Mers, l’çau fe trouve plus
diftante que partout ailleurs du centre de la Terres
Je Centrerai pas dans le détail des caufes qui
déterminent les quantités de ces augmenta?
tions de diftance au centre, dont une des prin-
pipales eft la tendance mutuelle des particules
de la Terre les unes vers les autres; ni des modifications
que produit le Soleil dans ce phénomène:
je ne m’arrêterai pas non plus aux
altérations qui doivent réfulter dans le mouvement
de la Terre, de fa chute continuelle
vers les lieux où fe trouve fucceffivement la
Lune; çe font là des objets trop compliqués.,
& qui exercent encore les plus grands Géomètres.
Il me fuffit d’avoir montré à V. M. qu’il fe
fait deux marées oppofées par une même caufe,
fans qu’ il foit hefoin d’avoir recours à aucune
autre caufe pour les expliquer : qu’en un mot
ia Gravitation ne rend pas raifon plus clairement
de Pélêvation des eaux de la Mer du côté
de la Lime, que de celle qui fe fait au côté
pppofé.
Je n’ ajouterai qu’un mot, pour montrer à
V. M. que la différence d’effet de la Lune fur
les deux côtés oppofés de la Terre eft fenfible.
Il refulte du calcul, qu’en fuppofant que les
particules du centre de la Terre tendent vers
la Lune avec une force de 31 degrés; celles
qui font les plus près de cette Planète y tendent
avec une force d’environ 32 degrés, &
celles qui font à l’oppofite avec 30 degrés feulement*
Ainfi les points de la Terre qui font
aux extrémités de fes diamètres fucceffivement
dirigés vers la Lune, tendent fenfiblement avec
la même force à s’ éloigner de fon centre; l’un
parce que fa tendance eft plus grande que
celle du centre dans le rapport de 3 c à 30, &
l’ autre parce que fa tendance eft moindre dans
celui de ,31 à 32.
Ainfi deux tumeurs exiftent toujours dans
l’Ocean, l’une vers! la Lune, l’autre au côté
oppofé; & ces tumeurs fe portent fans celfe
d’Orient en Occident, en fuivant le mouvement
apparent de la Lune. Il en paife donc
une dans chaque Mer environ toutes les douze
heures & demie; c’cft là la haute marée; &
dans les intervalles de leurs palfages il fe fait au
contraire des applatiffemens, qui font les baffes
marées. Ces mouvemens fe combinent * avec
ceux du Soleil, avec l’action des' vents & les
gifemens des Terres; ce qui produit de grandes
Variétés. Mais fans entrer dans ces détails, il
fuffk de voir lès deux tumeurs rouler fans ccifc
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