
çelle - ci ne renferme pas l’ idée de la divifion
actuelle. Les atomes, ou premiers élemens,
c’eft-à-dire les particules les plus petites ac-
tuellement divifées, ou qui l’ont été uné fois,
¿Voient dé l'étendue, indivifë'e encore, dans
quelque époque du Monde phyfique.
Je dois le répéter ici ; je ne parle point de
l’origine de la Matière. Mais, fon exiftence
une fois admife, elle â néceflairement des par-
ticulés indivifêes. La divifion aâuelle à Pinfini
eft une expreifion qui n’a point de fenS; elle1
eft même contradiétoire avec 1*exiftence-1 de la
Matière. Si donc , pour n’admettre que ce
qui a du fens, il faut renfermer dans l’ idée
même de Matière exiftante, celle de particules
non divifées ; quoique fans doute divifibles fans
fin par un pouvoir fuffifant qui agiroit éternellement,
nous pouvons admettre, (fans introduire
pour cela aucune caufe étrangère à la Matière,
ni fuppofer rien de contradiétoire) nous pouvons,
dis-je, admettre, que la Puiffance capable
de divifer ces premiers élément n’ exifte pas
dans le Monde pbyfique. C’eit - à - dire qu’aucun
choc, réfultant de tout ce qui s’exécute dans
P Univers phyfique, ne fauroit brifer ces élemens,
V o ilà ce que j’ entens par D u r e t é ; qualité
très intelligible; ( i l nous comprenons quelqus1
■ D i s c o u r s XI. d e l a T E R R E . *89
¡chofe dans le Monde;) qui ne fuppofe aucune
Caufe, que celle de l’exiftence même de la Ma-
Mtière; & que par cette raifon j’ admets fans ré-
■ pugnance comme une Propriété hypothétique»
■& qui devient infiniment probable, dès qu’elle
■fe lie ;partout avec les Phénomènes.
L ’I n e r t i e . Nous allons nous engager dans
■ ce qui a-rapport au Mouvement; ainfi il faut
■avancer avec précaution. „ La Matière étant
■„dans l’état de repos, y perfévéreroit pendant
■ „toute l’Eternité, fi quelque Caufe ne lui im-
■„ primoit du Mouvement. ” Telle eft une des
■deux idées renfermées, par convention, dans
■ le mot Inertie: & quant à cette première idée,
■fans la confidérer proprement comme Propriété,
■ puisque c’ eft une rélation au Mouvement,
■je dis que du moins, comme Principe de Pby-
mfique, il doit être rangé parmi les Axiomes. .
L’autre idée renfermée dans le même mot
MInertie, eft celle-ci: ,, que toute particule de
I » Matière, qui a été mife en Mouvement, perfé-
I ,, véreroit pendant toute l’Eternité à fe mouvoir,
■ „ avec la même vîteife & dans la même di-
i » reélion, fi rien ne l’arrêtoit, ou ne modi-
I », fioit fon Mouvement. ” Ici nous commen-
I çons à être arrêtés. Nous voyons que cela eft
I ainfi dans la Nature ; tous les Phénomènes
. ■ ■■