
des obilacles qui font vaincus en d’autres; que
les refiources naiffent, dès qu’on fait faire naître
le befoin, & qu’ on n’eft pas au bout de toutes
celles qui peuvent fe trouver.
Je viens aux points de vue particuliers
fous lesquels j’ai fouvent obfervé les habitaos
des Ville s, comparativement à ceux
de la Campagne, en les confide'rant dans l’état
de disproportion où ils fe trouvent maintenant
les uns à l’égard des autres. Quelles
Gaffes d’hommes renferment les Villes ? Des
Manufacturiers, Artilles & Ouvriers de tout
genre, des Commerçans, des hommes qui s’occupent
des Sciences pratiques ou fpéculatives,
des Politiques ; outre une Claffe de perfonnes
qui ne font rien de précis. Ce font ces Cías-
íes là que je crois trop grandes, dans l’état actuel
de la population de la Terre. -
Si nous confidérons d’abord les Manufaâures
& la Commerce dans leur objet, nous verrons
auffitôt, que la elaffe d’hommes qui s’y applique
doit avoir des bornes. Car enfin., ces
hommes qui doivent recevoir leur fubfiilançe
fans contribuer à la produire, ne peuvent l’avoir,
qu’autant qu’elle exilie par le,, travail des
Agriculteurs , & que dans fa circulation par
différons canaux j ils trouvent à échanger ce
qu’ils ont ou raffemblcnt, contre cc dont ils
[ont befoin. Si leur nombre excède fenfiblement
cette proportion» PI fouffriront certainement,
;Or qu’il l’excède à prefent, c’eft ce-que prouve
de la manière la plus forte, le tourmentdq
[l’efprit, celui de l’ame, dirai-je, qu’ il y a dans
rie haut de cette grande machine, & la mifère
[qui règne dans le bas: effets naturels. d’ une
Concurrence beaucoup trop grande. Tout s’ em-
ploye , dira- t-on. Oui; après que le Manu-?
[facturier ou le Commerçant ont gémi quelquefois
des années; & que forcés à vendre,' ils ont
augmenté les befoins dçs gens les plus fimples,
[en faifant pafler jufqu’ à eux, des chofes qui
[fouvent leur étoient inutiles, & au détriment
[de tous; car iis ne peuvent les avoir que par
la mifère des premiers fabricateurs, à caufe du
prix auquel ceux-ci font obligés de réduire leur
ouvrage ; & par la ruine de nombre d’intermédiaires
, qui , féduits par une forte d’attrait qu’ à le
Commerce, augmentent beaucoup trop la diltan-
çe du Fabriquant au Confommateur. Quiconque,
’connoît l’ intérieur du Commerce, fait que c’eit
peut-être un des états qui occafionne le plus de
chagrins cachés à ceux qui l’ embraffent, tant
qu’ils-ont de la délicatelfe. Et quant à l’état
des Mamifafturcs & des Arts de tput genre;