
qu’ on nomme M a t i è r e , confidéféë par
fes Propriétés connues par nos Sens, & dont
s’occupent la P h y s i q u e '& la M è c h à n i -
q u e . H y a, à notre fu^ des-Pouvoirs & de
PAftion dans tout ce* que fa i exp o fé ; mais ils
font de toute autre nature que ce que nous
connoiffons des Pourvoir s & dé- F Aâibn- ;de
la M a t i è r e fur E l l e - m -ê m e.- - Confondre
Ces deux genres de P o u v o i Rs &
d’Â c t i ô n s , c ’ eft méconnoître toutes les rè-
gles de la Logique.
Je dis plus. Il n’ ÿ a pas même une ombre
de ; raifon à ftippofer ; que le C E r v e a-’ü , Or*
gane matériel, ait aucune part à F I m a g u
t i o n : quoique ce fo it là la partie la i plus
fpécieufe de la Pfycbologie mêcbanifue. Les Perceptions
de P âm e ; loirs même qu’ il s’agit évidemment
d’Objets matériels, quoique correspon''
darites à ces 'Objets, font abfolumént diftinétes
des ébrantemens du C e r v e a u , qui' ne font que des
Effets phyfiques: e’eft * ce que f a i montré. Dès
lors ces Perceptions font dans l’À m e elle - mêr
me. Elles exiftent donc,diftinttement des ébranlement
du C e r v e a u , & peuvent continuer à
exifter fans eux ; to u t comme'’ le Mouvement ( je
ne préfente ic i qu’une fimilitude imparfaite)
fubfiitc dans lés C o rp s , en l’abfenee de laCaufe
q u i l’a imprimé & qui ne les fuit pas. L a P e r -
ceptian (PObjets matériels par réminiscence, eft
donc auifi bien dans P âme elle-même, que les
.premières Perceptions objets de la réminiscence.
Ces deux Propofitions font néceffairement liées
l’ une à l’autre , puisqu’ elles renferment en commun
cette Id é e , que les P e r c e p t io n s font dans
I’Am e . ,, L a Faculté de réminiscence d’ objets de
„ toute n a tu re , appartient à Pâme elle-même : ”
c’eft là la feule différence entre les deux Propofitions,
& qui tire fa vérité des mêmes Principes^
Cependant elle eft fusceptible d’ une autre efpè-
ce de démonftration ; & je la donnerai, dans le
Traité que j’ai déjà annoncé plus d’ une fo is , en
démontrant, d’après les Règles de la Méchani-
ÿue, que c e tte Facuité n'eft point dans le C e r v
e a u , & ne peut y être.
Sans doute que des ébrantemens accidentels
du Ce r v e a u , femblables à ceux qu’y occafion-
nent des objets extérieurs , produifent dans
Pâ m e des Perceptions femblables à celles qüj
rêfultent de la préfence même des objets. A lo r s
Pâ m e eft irréfiftiblement trompée; & c’ eft
probablement d’ où réfulte en particulier la
F o l i e ; qui n’ eft point une Maladie de I’A m e ,
mais du C e r v e a u ou des Sens. C’ eft auliï
ce que j’expoferai.