
égaux, qui cùrinoît ce qui leur convient, qui ne
peutdefirer que leur bonheur , qui rëcompenfera
la vertu dans une autre exiftence, foit le Lé-
giflatcur de la M o r a l e ; & les chicanes de.
l’Homme colleront; & fes aétions fecrètes feront
réglées; & les Puifians réfléchiront; & lés
facrifïces au bonheur des autres feront les -premiers
dés biens; & chaque individu jouira ainfi
de renfemble des biens de la Société. Car les
pallions étant maintenues dans de juftes bornes
, n’ uffusquerbnt. plus le fentiment. Le coeur
deTHomme, libre de leur empire, ce coeur/
q .i par fa nature'eft bon & aimant, n’éprouvera
plus que de là joye, là où il verra le bonheur.
Eft-il aucune de.: ces confëquences' qui
ne .foit infiniment delirable ? En eft-il quelqu’ une
qui ne découle nëcèlTairement du principe?:
L e s facrifces au bonheur des antres, feront tes:
premiers desybiens! Voilà donc enfin un lien fo-
lide pour la Société; puisque ce fera la bafe du
bonheur des individus. Ce nreft pas fur l'approbation
des antres qu’élle fe trouvera placée. Cette approbation
eft douce fans doute ; c’eftun bien vraiment
précieux. Mais on Fobtient fouvent fans vertu
réelle; fouvent même avec descrimesabomina-
bles que l’on fait cacher; & trop fouvent encore,
on ne l’obtient pas avec là? vertu la plus
pure: Où donc chercher ce bonheur? . . . Dans
fon coeur premièrement. Mais on y e n trouvera
bien peu, fans l’ idée d’ un DiÈu,Légiflateur,
Témoin, & Rémunérateur. Cette idée feule
eft la vie du coeur, fon aliment narurél; aliment
délicieux, qui ne produit jamais la farièté.
SiSoCKA t e vécut, & affronta la mort, avec Cette
férénité qui eft une fourcede délices, n’ayant
été conduit à ces mêmes principes qué par là
force de fa raifon; quels n’ eüfïeht pas été fes'
transports, s’il eût fu que la Divinité Elle-même,
avoit révélé aux hommes les vérités qu’ il
f «1 rfièvrr ' «fi ' y y ''iV.&gjîi y»
cherchoit à leur prouver! Avec qù’elle ardeur +
n’ eût-il pàsémbraiïë.une Légiftation, quifixoit
les incertitudes de la Morale & faifoit ceifer les
disputés? Avec qüfelle avidité n’eût-il pas reçu,1
la certitude de ce que la confidérâtion dé fa
nature lui faifoit efpèrer !
Je n’ai pas eu intention d’entrer ici en con-
troverfe réglée avec ceux qui ont cru que la Religion
étoit inutile , & même miifible à l’Homme;
beaucoup d’âmis éclairés des Hommes l’ont
fait dès longtems, & d’une manière victorieufc*
Mais je. ne puis m’empêcher de confidèrer fous
ce point de vue, un Ouvrage auquel je reviendrai
plus d’une fois dans le cours de cette pré- v
fciière Partie: c’eft celui de Mr. Hélv6tiüs\
C %