
Loix qui indiquent aufli un commencement:,
j’en conclus qu’ il eft très probable que les
Plantes ont eu la même origine que le Globe
qui les produites.
Nous avons fait ainii un premier pas vers
les ufages de ce Globe ; p’ eft celui de produire
des Plantes. Mais nous ne voyons rien là encore
qui nous inftraife fur la nature de la
Caufe qui a imprimé le premier mouvement à
la Matière. 11 faut dope- voir enfuite, à quoi
fervent les végétaux.
Il me fuffit d’ouvrir les yeux; & je trouve
partout, que la végétation aboutit immédiatement
à des Etres qui en attendent la vie, &
par elle le bonheur. Le bonheur d’Etres fenfibles,
eft donc un dernier effet général fur ce Globe,
qu’ une Caufe étrangère à la Matière à lancé
d’ un point, pour lui feire commencer fës révolutions.
... . ,
Entre les Etres babitans de ce Globe qui
fentent & qui jouiffent, il en eft , un, auquel
presque tout aboutit, ou tend à aboutir enfin,
mêmè les autres Etres qui fentent & jouiffent
comme lui ; en même teins que par fon propre
penchant, il tend à s’emparer dè tout.
Voilà donc deux ClaiTcs de choies * # très diftin-.
êtes, qui concourent à un même effet, L ’Howme,
cet Etre diftingué, tend à s’approprier tout;
& l’arrangement de ce Globe qu’ il habite,
tend à lui tout foumettre. C’eft là un .point
important dans la connoiffance du Monde ; &
c’eft un de ceux que je prouve dans PHifîoire
de ta Terre £? de VHomme ; ainfi je ne m’y
arrête pas ici.
Mais qu’eft-ce donc enfin que cet Etre, à
qui tout aboutit fur notre Globe? Eft- ce un
réfultat fimple de Caufes aveugles , ou une
Fin? la Caufe, très fûrement différente de
la Matière, qui a produit tous ces mouvemens
dans l’Univers, qui a fait exifter le feniiment;
cette Caufe, dis-je, qu’eft-elle?
Déjà, puisqu’elle a produit le Sentiment, &
par lui le Bonheur; c’eft une Caufe qui fent &c
qui eft heureufe; je ne faurois en douter. Mais
allons plus loin, & examinons fon dernier effet,
l’H O M M E.
L’H o m m e eft intelligent & agit pour des
Fins: I’H o m m b eft un Etre bon, Si ces pro-
pofitions font vraies, leur conféquence eft encore^
immédiate quand à la Caufe de tout; elle
doit être intelligente & bonne.
Montrer que I’H o m m e agit pour des Fins,
& qu’ il eft bon, eft, donc un des buts de mon
Ouvrage; ç’e f t - à -d ir e , que je,.rapporte à ces
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