
LTéfiet -d’Ain feu -violent ‘a doné ëté, -de^ trier
une claffe de parties Homogènes, en diflipant
tout le relie. C’ eft là tout ce qui réfnlte 'de
cette expérience ; où je ne faurois voir la
moindre preirve, que les corps -dont ces particules
ont ‘été extraites, aient été autrefois en
fufion. Toutes les matières de l’Univers, a-
vant qu’ aucun feu les ait attaquées, donne-
roient probablement du verre, fi le feu ne lès
üiffipoit pas;, & qu’il pût les fondre.
Mais il n’eft pas besoin de remonter ti loin
dans la Théorie, pour prouver que cette prémière
idée de Leibnitz eft une pure hypothèfe,
fans fondement immédiat danSlà Nature: Tout
efi vitrefcible, dit - il ; je veux 'l’accorder : Donc
tout a été vitrifié ; tout étoit verre autrefois, ou
fcorie vitreufe: je ne fëns point du tout cette
conféqüence. Que 'prétend - il qu^a fait le feu
auquel il fuppofe que1 ces matières ont été o-
riginairemerit' expofées ? Il les“ âvoit réduites 'en
verre, d i t - i l . . . . 'Ce verre 'âvoit dbnc été fait;
& fait de quelque chôfe qui n'était pas verre
auparavant; fans quoi ce ne ferait rien dire.
Donc le feu fait du verre de ce qui n’étoit pas
verre auparavant ; & dès que cela eft ainfi,
pourquoi avoir recours à un feu. précédent
pour expliquer ce que nous voyons feulement»
que le feu d’aujourd’hui exécute ? En un mot,
trouvons nous aucun verre réel dans nos
terreins , qui ne foit vifiblement lç produit d’un
feu particulier, poftérieur à la formation du
monde, foit allumé par tes hommes, fojt produit,
par quelque volcan? Je ne crois pas qu’on
le foutienne. On parte feulement de matières
dont on peut faire du verre. Ç’eft donc le feu
d’aujourd’hui qui fait du verre. Je me faurois
voir que cela.
• Si notre Globe a été eniùfion, & que ce foit
en fe réfroidiffant qu’ il eft devenu habitable,
fon réfroidiffement a dû continuer, & doit
continuer encore. Nous devrions donc Le
découvrir par l’Hiftoire, ou par tes traces que
les différens effets de la chaleur laiffent fur la
Terre. Mais on l’apperçoit: fi p eu , que fui-
vant les phénomènes auxquels tes fpéculateuts
ont donné leur-attention, ils en ont tiré des
conféquenceS toutes contraires ; tes uns ayant
cru voir que notre Globe fe réfroidit, les autres
qu’il s ’échauffe de plus en plus. S’il y a réellement
quelque différence dans là température-,
ce dernier fyftème parait te plus vraifembiable;
les-faits qu’ il allègue font immédiats, ils confi-
ftent dans la comparai fon des descriptions des
Anciens & des Modernes relatives à la tem