
fon fens étymologique, il fignifie connoijfance de
la Nature; & alors il exprime la Science la plus
générale qu’il foit ppffible d’imaginer{ car»
qu’eft-ce qui rieft pas dans la N a t u r e ?
Cependant, quand nous venons enfuite à parler
à? Obfervations de P h y s i Q U E > à"1 Expériences
de P h y s i q u E,de Syjlemes ^ P h y s i q u e ;
l’objet de cette Science fe trouve réduit à ceci»
bien particulier & très diffuiét; favoir: „La
„ S u b s t a n c e qui afteéte nos 'cinq Sens, con-
„ fidérée uniquement par des Propriétés qui la
' manifeftent à ces Sens. ” Dès lors, nommer
encore cette Science la Conr.oijfance de la Nâ-
tpuRE, eft une définition vicieufe, ou une affertion
gratuite. Car, à ce dernier égard, comment
favons-nous, „ que nos cinq Sens nous fontl
„ ou peuvent nous faire connoître, tout ce quiet:
,, dans la N a t u r e ? ’ ’ Quant à moi je crois très
*ifé dé prouver ,& même je penfe avoir prouvé!
„ qu’ il exifte dans la Na t u r e , des Substance^
„ que nos Sens ne peuvent apperqevoir ; & que
„ probablement il en exifte nombre d’autres,
„ dont nous n’ apperceyons pas même la néces-l
„ fitç, parce que nous ne démêlons pas encore
,, toute rinfuffifance des Caufes phyjiques. V Car]
lorsqüe nous avqns démontré que ces Cqufes ne
peuvent pas opérer certains Effets,nous n’avo#
pas montré tout ce qu’ elles ne peuvent pas
opérer.
J’ai fixé d’abord le fens particulier de ce
Mot important, la P h y s i q u e ; parce que ce
n’eft qu’en le- fixant, qu’on pourra s’entendre
avec les Matérialiftes. Il faudra qu’ils difent, fi
c’eft là le fens qu’ils y attachent: & en ce cas,
nous femmes en oppofition formelle; car je
dis que la P h y s i q u e , ainfi définie, ne fau-
roit rendre raifon de P Univers, ni en particulier
de PHomme. Mais s’ils prenoient le mot
P h y s i q u e dans un fens plus général, peut-
être alors pourrions nous nous accorder, fui-
vant le fens qu’ ils lui donneroient. C’eft pour
rendre ces Préliminaires plus faciles,que je vais
développer ici plus particulièrement l’ idée complexe
que je me fais de la Science nommée la
Ph y s i q u e .
Cette Science me paroft avoir trois Parties
très diftinftes, & qui ne doivent jamais être
confondues. La Partie mitaphyjique, la Partie
théorique, & la Partie mésbanique. Je vais leur
aifigner leurs fonctions, & définir les caractères
dilîinélifs qu’elles ont félon moi.
La Partie métaphyjique de. la P h y s i q u e eft
très bornée, & en même tems très aifémeht défi-
niffable. Elle s’occupe des Propriétés ejfentielles
OE 2.