
un individu; moins ils auroient de Religion,
plus ils l’emploîroient pour prétexte ; & ils fe.
roient les prémiers à infpirer le Farfatisme au
Peuple pour venir à leurs fins. N’eft-ce pas là
l’hiftoire cfun grand nombre de' Perfécutions?
Rendroit-on auifi le Peuple indifférent, pour
l’empêçher d’ être dupe?- Bon Dieu! qu’eft-ce
donc qui contiendroit lés hommes ! jusqu’à
quel recoin de la Société, la tirannie du plus
fort ne s’ éténdroit-elle pas ! . . . Etmanqueroit-il
de prétextes aux Ambitieux?Les fauffes accufa-
tions, les terreurs artiftement répandues fur la
Liberté, les tableaux féduifans de mieux-être,
feroient en leurs mains des machines, dont l’expérience
ne prouve que trop la force, & qui
elles-mêmes ne fauroient-être, ou détruites dans
leur origine, ou vaincues, que par les Loix de
la Religion.
Je crois donc fermement, que fi Ton peut eipê-
rer que la Tolérance & là Bienveillance univer-
felle régneront enfin fur la Terre; c’eft de )a Religion
maintenue par les Philofophes, & non
de fa deftru&ion, que l’Humanité recevra ce
bien. Je n’ai point de doute fur l’événement
D I S C O Ü R S X.
De la nature de l’Homme. E t d’abord, des
connoijjances des premiers Hommes qui
fe font étudiés. *
f), out Ce que j’ai dit de l’Homme dans les
Discours précédens, & dont je fuis extrêmement
pénétré, s’accorde fi peu avec l’ idée
d’une Machine phyfique, : que mon Sentiment &
ma Raifon l’ont conftamment repouifée. J’ai
vu, qu’une multitude de phénomènes ne pou-
voient être expliqués par le matérialisme, &
que tous ceux dont il femble donner des rait
ions, appartiennent tout auifi bien au Syftê-
me d’une Am e dijlinfte des O r g a n e s . C’ efï
là fans doute, tout ce que peut exiger l’Homme
pour fe déterminer.
Je donnois, dans les L e t t r e s que j'ai
déjà publiées, un exemple des phénomènes où
l’on peut croire qu’ il n’y a que parité entre les
deux Syftêmes ; c’ eft le Phénomène pfychologi-
que qu’on obferve fur les Montagnes.x Quel