
p ropofitiofìs, des faits qui fe trouvent en mon
chemin. J'aurai peu de peine à prouver Vinteli
ligence de l ’H om m e , & les Fins qui le détermin
ent; auifi ne t r a ité - je jamais cet objet en
forme. Seulement, comme on a effayé quelquefois
d’ aifimiler l ’H om m e aux - Animaux,
& que ceux qui l’ ont fa it , n’ ont pu y trouver
que le mince plaifir des H yp othè fe s , je m’en
fais un plus grand, à leur montrer des jouis-
fances plus folides.
L'aufre propofition eft moins évidente; je
v eu x dire celle qui regarde les disposions de
l ’H o m m e . Je ne parle pas ici de fa nature;
c e fera l’ objet de plufieurs des Discours fuivans.
I l ne s’ agit que de ceci : l ’H o m m e eft-il bon?
Queftion bien importante dans la matière, des
Caufes finales; en partant de la fuppofition,
que to u t , fur notre G lo b e , aboutit ou aboutira
enfin à l ’H om m e .
Pourquoi a - 1 - on douté que l ’H om m e fût
bon ? C’eft parce qu’ on lui v o it faire une multitude
d’aètes, qui ne répondent pas à l’ idée
de bonté. Mais les Philosophes, qui font accoutumés
à comprendre, qu’une Bombe qui s’ éloigne
de la Terre étant lancée par un Mor*
f ie r , ne tombe pas moins . durant fa moni
l e , que fi çllç i a v o it été lâchée du point-,
qù elle arrive; n’ auroient pas dû confondre'
chez l ’H o m m e , l’ excès d’aââon de quelques
Caufes fur une au tre , avec une aétion fimple. Si
la Pefanteur, ou la Gravité, n’ agiffoit pas fur la
Bombe qui m o n te , elle continueroit fans celfe à
s’éloigner de nous. Mais dans cette tendance
à s’é loigne r, une C au fe , toujours agiflante la
■ retarde, toujours croiflante par fes effets qui
■ s’ accumulent, l’ arrête & enfin nous la ramène.
■ Telle eft la bonté chez l ’H o m m e . Je veux
■ dite que la Pefanteur, dans l’ exemple que j ’ai
ehoifi, en eft une image : car je fuis bien éloiflgné
de confondre les Caufes morales avec les
■Caufes phyfiques. Mais je ne puis pas traiter-
■tant de chofes à la fois.
VHomme a plufieurs principes d’aêtion;
■principes, dirai - j e , de détail ; car au fond il
■ '
I n ’en a qu’un; le defir de fon bien ; & e’ eft un
■ principe univerfel chez tous les Etres fenfibles.'
■ Qui pourroit ne pas appercevoir déjà dans ce
■ principe, la plus belle des Fins de l’ Univers!
l ’H om m e d on c, ch erch e, avant to u t , Ton
Ubonhehr. Mais en quoi le cherche - 1 - il ? Voilà
■ maintenant qui^ya nous montrer fes dispofitions,
I & nous conduire à mieux connoître la Caufe
■ d’ où il procède. Il place fort bonheur en mille
Ich o fe s . Et en cela paroît de la fageffe dans la,.
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